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Émirats arabes unis : Confirmation de la condamnation d’Ahmed Mansoor

La Cour suprême a écarté tout espoir d’une remise en liberté de ce défenseur des droits humains

Le défenseur émirati des droits humains Ahmed Mansoor photographié à Dubai, le 30 novembre 2011. © 2011 Reuters

(Beyrouth, le 31 décembre 2018) - Le 31 décembre 2018, la Cour suprême des Émirats arabes unis a confirmé la peine de 10 ans d'emprisonnement prononcée contre l’éminent défenseur des droits humains Ahmed Mansoor  primé, a indiqué Human Rights Watch aujourd'hui. Ce tribunal est la juridiction de dernier ressort aux Émirats, pour les affaires liées selon les chefs d’accusation à la sécurité de l’État.

En mai, un tribunal d’Abou Dhabi avait condamné Ahmed Mansoor à 10 ans de prison pour « diffamation » des Émirats arabes unis sur les réseaux sociaux. Le choix de la date pour l’audience d’appel – la veille du Nouvel An – laisse craindre que les autorités avaient prévu de confirmer cette condamnation, et souhaitaient le faire à un moment où la couverture médiatique serait très restreinte. Ahmed Mansoor s’est vu décerner le prestigieux prix Martin Ennals en 2015, et est membre du comité consultatif de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

« La persécution juridique d’Ahmed Mansoor simplement pour avoir défendu des droits fondamentaux révèle l’extrême intolérance des Émirats arabes unis à l’égard de la moindre critique visant des dirigeants du pays ou certaines politiques nationales », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Les autorités ont arrêté Mansoor le 20 mars 2017. Il a été maintenu en détention pendant plus d'un an dans un lieu qui au départ a été tenu secret, sans aucun contact avec un avocat et avec un nombre très limité de visites de sa famille. Il a été condamné le 29 mai 2018.

Selon un article paru dans le journal émirati The National le 30 mai, un tribunal d'Abou Dhabi a condamné Ahmed Mansoor à une peine de dix ans de prison, assortie d'un sursis avec mise à l'épreuve pendant trois ans après la fin de sa peine, ainsi qu’à une amende d'un million de dirhams (272 000 USD) et à la confiscation de tous ses appareils électroniques. Le tribunal a condamné Mansoor pour avoir terni « le statut et le prestige » des EAU et les symboles du pays, ainsi que ses dirigeants, et pour avoir tenté de nuire aux relations des EAU avec ses voisins en publiant de « fausses informations » sur les médias sociaux.

Dans les semaines ayant précédé son arrestation en 2017, Mansoor avait critiqué les poursuites engagées par les autorités émiraties pour des délits liés à la liberté d’expression. Mansoor avait également utilisé son compte Twitter pour attirer l'attention sur les violations des droits humains dans d’autres pays de la région, y compris l’Égypte et le Yémen. Il avait également cosigné, avec d'autres activistes de la région, une lettre appelant les dirigeants participant au sommet de la Ligue arabe en Jordanie, en mars 2017, à libérer les prisonniers politiques dans leur pays.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2018/12/31/uae-rights-defenders-conviction-upheld

 
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