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Israël : La Cour suprême reporte l’audience sur l’expulsion d’un défenseur des droits humains

Le cas d’Omar Shakir est un test pour les tentatives du gouvernement de réduire au silence les organisations de défense des droits humains

(Jérusalem, le 24 juillet 2019) - La Cour suprême d'Israël a reporté l'audience prévue le 25 juillet, au sujet de la décision du gouvernement d'expulser un représentant de Human Rights Watch suite à ses déclarations au sujet de colonies illégales, a indiqué aujourd'hui Human Rights Watch. Moins de 24 heures avant l’audience au sujet de l’affaire concernant Omar Shakir, le directeur de Human Rights Watch pour Israël et la Palestine, le tribunal l’a reportée jusqu’au mois de septembre, afin de donner au gouvernement plus de temps pour examiner les documents juridiques soumis à l’appui de Human Rights Watch.

Omar Shakir, le directeur de Human Rights Watch pour Israël et la Palestine, photographié à Ramallah en Cisjordanie, en mai 2018. © 2018 AFP

« Ce report devrait permettre au gouvernement israélien de réaliser que ses efforts visant à expulser le représentant de Human Rights Watch sont perçus par le monde extérieur comme une tentative d’entraver des activités en faveur des droits humains », a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch, qui se trouvait à Jérusalem afin d’assister à l'audience.

Des anciens hauts responsables israéliens ainsi que des organisations de défense des droits humains ont déposé des requêtes pour se joindre à l'appel de Human Rights Watch. Ainsi Amnesty International s’est jointe à l’action en justice intentée par Human Rights Watch, par le bais d’un mémoire « amicus curiae ». L’ancien directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, ainsi que les ex-ambassadeurs de ce pays en France et en Afrique du Sud, ont exprimé leur préoccupation au sujet des effets nuisibles de la mesure d’expulsion sur l'image d'Israël. D’autres critiques ont été formulées par 27 États européens dans une déclaration commune, 17 membres du Congrès américain, le Secrétaire général des Nations Unies, trois Rapporteurs spéciaux de l’ONU, ainsi que plusieurs groupes indépendantes et associations universitaires.

Le 7 mai 2018, le gouvernement israélien a révoqué le visa de travail qu'il avait accordé à Omar Shakir un an auparavant, invoquant un amendement de 2017 à la loi sur l'entrée sur le territoire, lui permettant de refuser l'entrée aux personnes qui préconisaient le boycott d'Israël.

Or, ni Human Rights Watch ni Omar Shakir en tant que son représentant n'ont appelé à un boycott d'Israël. Dans le cadre de sa campagne mondiale visant à s’assurer que les entreprises assument leurs responsabilités en matière de droits humains et ne contribuent pas à des violations de ces droits, Human Rights Watch a demandé aux entreprises de s’abstenir de travailler dans des colonies en Cisjordanie, qui sont considérées illégales au regard du droit international. Human Rights Watch n'a pas appelé à un boycott de ces entreprises par les consommateurs.

« Cuba, la Corée du Nord, l'Arabie saoudite, l'Égypte, l'Iran et le Venezuela font partie des rares pays qui ont interdit à Human Rights Watch de travailler sur leurs territoires », a déclaré Kenneth Roth. « Est-ce réellement la volonté d’Israël de rejoindre ce club ? »

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2019/07/24/israel-court-delays-hearing-deport-rights-activist

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Dans les médias

Times of Israel (FR)

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