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À Hong Kong, la cheffe de l'exécutif a officiellement retiré le projet de loi controversé

Cependant certaines questions clés liées aux droits humains n’ont toujours pas été abordées

Sur l'écran de télévision d'un magasin à Hong Kong, le 4 septembre 2019, l'on aperçoit la Cheffe de l’exécutif Carrie Lam, lors de son allocution concernant le retrait du projet de loi sur l’extradition de résidents vers la Chine continentale. © 2019 AP Photo/Kin Cheung

La cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a annoncé aujourd’hui que le gouvernement retirerait officiellement un projet de loi qui aurait autorisé l’extradition de citoyens de l’île vers la Chine continentale. Il s’agissait là de l’une des revendications essentielles des manifestants, mais de nombreuses autres questions importantes relatives aux droits humains continuent de se poser.

Un nombre sans précédent de Hongkongais de milieux très différents manifestent massivement depuis juin dernier, dans un premier temps contre le projet de loi relatif à l’extradition, mais de plus en plus contre l’érosion générale des droits humains et l’incapacité des autorités à garantir le suffrage universel, entre autres problèmes. Peut-être davantage encore que ce projet de loi controversé ou que l’échec à promouvoir le droit de vote, de nombreux incidents marqués par un recours excessif à la force de la part de la police contre des manifestants pacifiques ont mobilisé l’opinion publique contre le gouvernement de Hong Kong. Un discours prononcé à titre privé par Lam a été divulgué cette semaine, dans lequel elle déclare qu’elle aurait quitté ses fonctions si Beijing l’avait autorisée à le faire, confortant le sentiment très répandu parmi la population selon lequel l’autonomie de ce territoire n’est rien d’autre qu’apparente.

Beijing veut sans aucun doute vider les rues de Hong Kong d’ici le 1er octobre, date à laquelle le Parti communiste chinois fêtera ses 70 ans au pouvoir. De toute évidence, le retrait officiel du projet de loi sur l’extradition – que les autorités de Hong Kong avaient déclaré « mort » plus tôt cet été – figurait parmi les concessions les plus faciles à faire pour y parvenir. Mais la Chine a également rappelé au monde entier, à l’aide de déclarations et de vidéos, qu’elle a la capacité de recourir à la force pour mettre fin aux manifestations et que l’imposition de restrictions d’urgence à Hong Kong demeure une option.

Quelles mesures pourraient véritablement répondre aux préoccupations des Hongkongais ? Une enquête indépendante sur les violences policières est une priorité absolue. La décision de Lam de nommer deux nouveaux membres au sein de l’organe de surveillance interne de la police, qui a perdu la confiance du public, témoigne de la résistance persistante à une lutte sincère contre l’impunité. Il est également crucial de progresser sur la voie du suffrage universel et de supprimer les obstacles pour se présenter aux élections. Les autorités pourraient également abandonner les charges retenues contre tout individu ayant fait l’objet d’une arrestation arbitraire lors de manifestations.

Malgré les affirmations non vérifiées des autorités chinoises selon lesquelles des « forces étrangères » seraient à l’origine des manifestations, les gouvernements ont été timorés dans leur soutien au mouvement de défense des droits humains en cours à Hong Kong. Ils ne devraient pas simplement considérer le retrait du projet de loi comme une concession suffisante, mais l’envisager plutôt comme une incitation à s’exprimer avec force au nom des droits du peuple hong-kongais.

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