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Syrie : L’attaque syro-russe contre un camp de déplacés s’apparente à un crime de guerre

Plus de 500 000 personnes déplacées lors des combats se trouvent près de la frontière turque

Un homme transporte un jeune garçon blessé lors d’une frappe aérienne menée par les forces syro-russes contre au centre pour personnes déplacées à Hass, en Syrie, le 16 août 2019. © 2019 MacroMedia Center

(Beyrouth, le 18 octobre 2019) - L’attaque menée par les forces syro-russes contre un camp de personnes déplacées le 16 août 2019 s’apparente à crime de guerre, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Aucune cible militaire présumée ne se trouvait sur les lieux de l’attaque menée à Hass, dans le gouvernorat d'Idlib situé dans le nord-ouest de la Syrie, selon plusieurs témoins. La frappe a tué au moins 20 civils et mené au déplacement forcé d’environ 200 personnes.

« Depuis le début de l'offensive sur Idlib, l'alliance militaire syro-russe a utilisé des tactiques illégales pour tuer et blesser des centaines de civils », a déclaré Gerry Simpson, directeur adjoint de la division Crise et conflits à Human Rights Watch.

En avril 2019, les forces syro-russes ont intensifié sa campagne militaire contre le gouvernorat d'Idlib et d'autres régions du nord-ouest de la Syrie. Dans le cadre de son offensive, l'alliance a tué au moins 1 000 civils et conduit au déplacement forcé de plus d'un demi-million de personnes, selon les Nations Unies. Les forces de l'alliance ont frappé diverses infrastructures qui devraient être en principe protégées selon les lois de la guerre, notamment des écoles et des hôpitaux.

Malgré un cessez-le-feu daté du 30 août, des travailleurs humanitaires ont indiqué à Human Rights Watch qu'ils n'étaient toujours pas en mesure de porter assister de manière adéquate aux personnes déplacées ou sans abri. Le 9 octobre, les forces turques, soutenues par des groupes armés, ont envahi le nord-est de la Syrie, zone qui se trouvait sous le contrôle des forces kurdes. Cette nouvelle offensive a conduit au déplacement forcé de 160 000 personnes de cette région, s’ajoutant au millions d’autres qui étaient déjà dans cette situation.

Human Rights Watch a mené des entretiens avec 24 témoins et habitants de Hass, qui ont décrit le bombardement par un avion, dans la soirée du 16 août, d’un camp de personnes déplacées géré par une organisation humanitaire syrienne. Seules les forces aériennes syriennes et russes sont actives dans cette région en partie contrôlée par des groupes antigouvernementaux. Ce camp, créé en 2014 à la périphérie de Hass pour accueillir des familles déplacées, est constitué de quelques bâtiments résidentiels et commerciaux situés autour de deux places.

Des images satellite prises avant et après l'attaque du 16 août montrent ce qui semble être l’impact d’une munition larguée par voie aérienne sur l’une des places de l’enceinte, selon Human Rights Watch.

IMAGE SATELLITE :

Frappe aérienne syro-russe contre un camp de personnes déplacées à Hass, dans le nord-ouest de la Syrie.  Image satellite montrant l’impact de la frappe menée le 16 août 2019 à quatre endroits du camp. Photo 1 : immeuble endommagé. Photo 2 : cratère causé par l’attaque. Photo 3 : des hommes transportent un blessé. Photo 4 : autre immeuble partiellement détruit. © 2019 Human Rights Watch

Cette frappe n’était pas la première contre ce lieu, selon des témoins qui ont évoqué une précédente attaque menée le 19 juillet, tuant un homme et causant le déplacement de 80 familles.

Les attaques intentionnelles contre des civils et des biens de caractère civil sont des crimes de guerre, en vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2019/10/18/syria-russia-attack-refuge-apparent-war-crime

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