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Venezuela : Violents abus dans des mines d'or illégales

Des allégations crédibles font état de la participation du gouvernement ou de sa tolération de ces pratiques

(New York, le 4 février 2020) - Des résidents de l'État du Bolivar dans le sud du Venezuela subissent des amputations et d'autres abus atroces infligés par des groupes armés qui exploitent illégalement des mines d'or dans cette région, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Il s’agit notamment de groupes armés vénézuéliens surnommés « sindicatos » (« syndicats ), et aussi de groupes armés colombiens, qui exercent un contrôle rigoureux sur les populations locales, et semblent opérer en grande partie avec le consentement du gouvernement vénézuélien et parfois même sa participation.

Le Venezuela dispose d’importantes réserves d’or, de diamants et de nickel, ainsi que de coltan et d'uranium. Bien que le gouvernement ait annoncé son intention d’attirer des partenaires en vue de l'exploitation minière strictement légale, la plupart des mines d'or dans les États du sud du pays, y compris Bolívar, sont illégales et une grande partie de l'or est exfiltrée clandestinement du pays. Les groupes armés qui contrôlent les mines exercent un contrôle strict sur les populations locales, imposent des conditions de travail abusives et punissent violemment les personnes accusées de vol et d'autres délits, dont certaines ont été tuées ou démembrées.

Deux hommes souillés de boue travaillent dans une mine d’or illégale à Las Claritas, dans l’État de Bolivar au Venezuela, le 20 juillet 2016. Cette mine était alors déjà surnommée « Mina Cuatro Muertos » («  Mine des quatre morts ») en raison des décès de quatre hommes qui y avaient travaillé dans des conditions dures et dangereuses. © 2016 Meridith Kohut

« Des Vénézuéliens appauvris qui ont commencé à travailler dans des mines d'or en raison de la crise économique et de l'urgence humanitaire ont été victimes de crimes macabres commis par les groupes armés qui contrôlent illégalement ces mines dans le sud du pays », a déclaré José Miguel Vivanco, directeur de la division Amériques à Human Rights Watch. « Il est essentiel que les acheteurs et les raffineries d'or veillent à ce que l’or qu’ils se procurent ne soit pas maculé du sang de victimes vénézuéliennes. »

Les résidents sont également exposés au mercure, que les mineurs utilisent pour extraire l'or, bien que ceci soit officiellement interdit au Venezuela. Le mercure peut causer de graves problèmes de santé, même en petites quantités, avec des effets toxiques sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire, ainsi que sur les poumons, les reins, la peau et les yeux.

Les résidents ont aussi décrit des conditions de travail extrêmement pénibles dans les mines, y compris des périodes de travail de 12 heures sans équipement de protection. Dans certains cas, des enfants de 10 ans travaillant aux côtés d'adultes. Les cas de paludisme sont fréquents.

Les entreprises investissant dans l'or au Venezuela devraient veiller au respect rigoureux des  Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme, selon Human Rights Watch.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2020/02/04/venezuela-violent-abuses-illegal-gold-mines

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