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Ivan Safronov. © Privé / Facebook

Un peu plus tôt cette semaine, nous nous étions réjouis qu’une journaliste russe n’irait pas en prison, malgré le verdict de culpabilité prononcé contre elle sur la base de fausses accusations. Mais aujourd'hui, les médias ont rapporté que le Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie (FSB) a arrêté le journaliste Ivan Safronov, qui est accusé de trahison. Des agents du FSB ont par ailleurs procédé à une perquisition au domicile d’une amie de Safronov, la journaliste Taisiya Bekbulatova, qui a été soumise à un interrogatoire afin de recueillir son témoignage.

Ces nouvelles sont alarmantes. S'il était reconnu coupable, Safronov pourrait être condamné à une peine allant jusqu’à 20 ans de prison.

Safronov a rédigé des articles au sujet d’entreprises, de questions politiques et des affaires étrangères en tant que journaliste pour le quotidien économique Kommersant, jusqu’à sa démission en 2019. Il a ensuite travaillé pour un autre journal économique, Vedomosti (« Les Nouvelles »), mais a démissionné il y a plusieurs mois, suite à l'arrivée d'un nouveau rédacteur en chef qui a commencé à censurer certains articles jugés trop critiques sur le plan politique. Safronov a ensuite été embauché en tant que conseiller en communication à l'agence spatiale Roskosmos, qui a déclaré aujourd'hui que son arrestation n’était nullement liée à son travail pour cet organisme.

Le FSB allègue que Safronov a transmis des informations classifiées à un État membre de l'OTAN, mais il faudra attendre avant de savoir si ces allégations sont basées sur des faits concrets. Il se peut aussi que nous n’en sachions pas plus, car, les affaires de trahison sont jugées à huis clos. Ivan Pavlov, directeur d’une association d’avocats qui travaillent sur des affaires basées sur des accusations de trahison et d’espionnage, a affirmé qu’il n’avait pas été autorisé à accéder aux documents décrivant les éléments de preuve liés aux charges retenues contre Safronov.

Dans le passé, le FSB a déjà porté des accusations de trahison contre des journalistes, des écologistes, des scientifiques, ainsi que des citoyens ordinaires, alors que dans certains cas il s’agissait d’informations publiquement disponibles, provenant de sources en accès libre.

Le journal Kommersant a loué aujourd’hui le « professionnalisme » de Safronov, et a qualifié d’« absurdes » les accusations de trahison portées contre lui. 

Le FSB devrait immédiatement autoriser à ses proches et à son avocat de visiter Safronov. Il devrait ensuite être libéré, dans l’attente du procès lors duquel ses avocats devraient disposer de tous les moyens requis pour le défendre de manière efficace.

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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