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Iran : Exécution subite du lutteur Navid Afkari

Les autorités ont procédé à cette exécution sans prévenir ni sa famille, ni son avocat

Navid Afkari. © Privé

Mise à jour 12.09.20 : les autorités iraniennes ont exécuté Navid Afkari, suite à des aveux qui auraient été extorqués sous la torture. Cet acte cruel, perpétré malgré les appels lancés à travers le monde pour la tenue d’un nouveau procès d’Afkari selon des normes équitables, démontre un mépris total pour les normes les plus fondamentales des droits humains.

Peu avant l’exécution de Navid Afkari, HRW avait publié un urgent communiqué dont les principaux extraits figurent ci-dessous.

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(Précédent communiqué de HRW)

Iran : Un lutteur condamné à mort après avoir été accusé de meurtre

Un nouveau procès est toutefois nécessaire en raison des allégations d’aveux extorqués sous la torture

(Beyrouth, le 12 septembre 2020) – L’affaire d'un lutteur iranien condamné à mort reflète la tendance systématique des autorités iraniennes a ignorer des allégations d’aveux extorqués sous la torture lors de procès, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les autorités judiciaires iraniennes devraient immédiatement ouvrir une enquête transparente et indépendante sur les allégations selon lesquelles Navid Afkari et ses frères auraient été torturés, et lui accorder un nouveau procès équitable conformément aux normes internationales des droits humains.

Les autorités iraniennes ont poursuivi le lutteur Navid Afkari et son frère Vahid Afkari dans le cadre de trois affaires. Les deux hommes ont été arrêtés en septembre 2018 et ont été visés par de nombreuses accusations, y compris participation à des manifestations illégales, insulte au chef suprême iranien, vol, inimitié contre Dieu, et meurtre. La Cour suprême iranienne a confirmé la condamnation à mort prononcée par un tribunal pénal de Shiraz contre Navid Afkari qui a été reconnu coupable de meurtre, et la peine de 25 ans de prison prononcée contre Vahid Afkari pour complicité, tout en rejetant sommairement les graves allégations selon lesquelles les deux frères auraient été torturés pour signer des aveux.

« Le refus des autorités iraniennes de tenir compte des graves allégations selon lesquelles Navid Afkari aurait été torturé pour avouer un meurtre s’inscrit dans un schéma d’impunité systématique pour la torture et les aveux forcés », a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse sur l’Iran à Human Rights Watch.

Selon des documents juridiques examinés par Human Rights Watch, la première chambre du Tribunal correctionnel de Shiraz a condamné Navid Afkari à mort le 15 octobre 2019. Navid Afkari, un lutteur professionnel actuellement âgé de 27 ans, a été reconnu coupable du meurtre de Hasan Turkeman, décrit comme un agent des forces de l'ordre, lors des manifestations d'août 2018 à Shiraz.

Toutefois, le 13 septembre 2019, dans une lettre manuscrite, Navid Afkari avait décrit les tortures qu'il aurait subies afin de le contraindre à signer des aveux : coups de matraque ou de bâton sur les jambes, les mains et l'abdomen, versement d'alcool dans ses narines, et quasi-étouffement par un sac en plastique posé autour de sa tête.

Human Rights Watch s'oppose en toutes circonstances à la peine de mort, en tant que punition intrinsèquement cruelle et irréversible. Selon Amnesty International, l'Iran est classé deuxième derrière la Chine, parmi les pays avec le plus grand nombre d’exécutions, 251 personnes ayant été officiellement exécutées en 2019.

En vertu du droit international et de la constitution iranienne, les aveux sous la torture devraient être irrecevables devant les tribunaux.

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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Le Monde     Courrier Int.

FranceDiplomatie (communiqué) 

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