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Pérou : La destitution du président menace l'état de droit

L’Organisation des États américains devrait convoquer d’urgence une réunion sur la manière dont le président Vizcarra a été évincé

L’ex-président péruvien Martín Vizcarra, destitué par le parlement le 9 novembre 2020, lit une déclaration devant le palais présidentiel à Lima, peu après la procédure l’ayant demis de ses fonctions. © 2020 AP Photo/Martin Mejia

(Washington, le 12 novembre 2020) - La façon dont le Congrès péruvien a destitué le président Martín Vizcarra le 9 novembre, et l’impact négatif sur l'indépendance de la cour constitutionnelle, constituent une grave menace pour l'état de droit dans le pays, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. L’Organisation des États américains (OEA) devrait convoquer d’urgence une réunion de son Conseil permanent et suivre de près cette situation.

Le Congrès péruvien a destitué le président Vizcarra selon un critère légale douteux, affirmant qu'il manquait de « capacité morale » en raison d'allégations de corruption contre lui sur lesquelles les procureurs enquêtent. Des dizaines de parlementaires, eux-mêmes sous enquête pour diverses infractions, avaient déjà tenté sans succès, de destituer le président en septembre. Vizcarra avait fait avancer diverses initiatives anti-corruption qui affectaient les membres du Congrès. Manuel Merino, le prédisent du Congrès, a prêté serment en tant que nouveau président le 10 novembre, alors que des manifestations massives ont été tenues pour protester contre ces changements.  Selon les informations disponibles, la police aurait utilisé une force excessive contre des manifestants.

« Les allégations contre Vizcarra devraient certes faire l’objet d’une enquête, mais sa destitution a été basée sur des critères juridiques douteux, et semble avoir été motivée par le souhait de certains parlementaires d’éviter de rendre compte de leurs propres actes », a déclaré José Miguel Vivanco, directeur de la division Amériques à Human Rights Watch. 

Le 10 novembre, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Lima, la capitale du Pérou, pour protester contre la destitution de Vizcarra. De nombreux manifestants contestaient la légitimité de cet acte.

Des journalistes et des groupes de défense des droits humains ont rapporté que des policiers ont utilisé une force excessive, y compris en tirant des gaz lacrymogènes, contre des manifestants, dont certains ont été détenus arbitrairement. Alors que les rassemblements étaient en grande partie pacifiques, certains manifestants sont devenus violents, notamment en lançant des pierres sur les policiers.

Le droit international relatif aux droits humains protège le droit de réunion pacifique. Les directives internationales telles que les Principes des Nations Unies sur le recours à la force et les armes à feu stipulent qu'en cas de violences, la force - y compris les gaz lacrymogènes - ne doit être utilisée que dans la mesure où elle est nécessaire et proportionnée pour lutter contre ces violences.

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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