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Pérou : Abus policiers contre des manifestants

Le gouvernement devrait sanctionner les responsables et adopter des mesures pour éviter de futurs abus

(Lima, le 17 décembre 2020) - La police nationale péruvienne a commis en novembre de multiples exactions contre des manifestants pour la plupart pacifiques qui protestaient contre la destitution du président Martín Vizcarra, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Le Président par intérim du Pérou, Francisco Sagasti, le Congrès et le commandement de la police devraient adopter des réformes pour garantir le respect du droit de réunion pacifique.

Deux manifestants ont été tués et plus de 200 ont été blessés, certains gravement, lors des manifestations, entre le 9 et le 15 novembre. Les déclarations de témoins et d’autres éléments de preuve recueillis par Human Rights Watch indiquent que la police a utilisé à plusieurs reprises une force excessive contre les manifestants. Plusieurs blessures ont apparemment été causées par l'impact de cartouches de gaz lacrymogène, et des vidéos montrent des policiers tirant des gaz lacrymogènes directement dans la foule, ce qui équivaut à un mauvais usage d’armes anti-émeute. D’autres éléments de preuve semblent montrer que des agents ont utilisé des fusils de chasse de calibre 12 pour tirer des plombs et des billes de verre directement sur des manifestants, en violation de leurs propres protocoles qui interdisent l’usage de ces munitions.

« Nous avons recueilli des preuves inquiétantes d'un recours excessif à la force par la police contre des manifestants qui protestaient contre la destitution controversée du président Vizcarra », a déclaré José Miguel Vivanco, directeur de la division Amériques à Human Rights Watch.

Cette femme agenouillée allumait une bougie près du siège du Congrès péruvien à Lima, le 15 novembre 2020, en hommage aux personnes blessées - et dans au moins deux cas, tuées - lors des manifestations ayant suivi la destitution du président Vizcarra. © 2020 AP Photo/Rodrigo Abd

Dans son discours d'investiture du 17 novembre, le président par intérim Francisco Sagasti a déclaré que son gouvernement s'emploierait à empêcher de nouveaux abus par la police soutiendrait la quête de justice pour les victimes. Le 24 novembre, il a créé une commission composée de représentants du gouvernement et de la société civile pour recommander, dans un délai de 60 jours, des mesures « pour moderniser et renforcer » la police.

Le 9 novembre, le Congrès a destitué le président Vizcarra de ses fonctions par le biais d'un processus judiciaire douteux. Il n'a été inculpé d'aucun crime.

Des milliers de Péruviens sont descendus dans la rue entre le 9 et le 15 novembre pour protester contre la destitution  de Vizcarra. Les manifestations ont conduit à la démission de Manuel Merino, le président du Congrès qui avait prêté serment en tant que président du pays après l'éviction de Vizcarra.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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