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Russie : Répression avant les manifestations pro-Navalny

Les autorités procèdent à des arrestations et emploient des tactiques d’intimidation, sous prétexte de mesures liées au Covid-19

Des policiers arrêtent un partisan d'Alexeï Navalny à l'aéroport de Vnukovo, dans la banlieue de Moscou, le 17 janvier 2021. © 2021 Emin Dzhafarov/Kommersant/Sipa via AP Images

(Moscou, le 22 janvier 2021) - Les autorités russes harcèlent, intimident et détiennent des activistes et étudiants avant les manifestations prévues le 23 janvier en guise de solidarité avec le chef de l'opposition détenu Alexeï Navalny, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les autorités russes ont également ordonné aux plateformes de médias sociaux de supprimer tous les messages appelant à participer aux manifestations, les menaçant de lourdes amendes en cas de non-respect de cet ordre.

Les autorités devraient mettre fin à ces attaques illégales contre la liberté d'expression, et veiller plutôt à mettre en place des mesures de sécurité pour protéger les personnes qui souhaitent se rassembler pacifiquement.

« Au cours de l'année écoulée, les autorités russes ont effectivement interdit toute manifestation pacifique de l'opposition politique, et ont poursuivi quiconque refusait de se soumettre à cette interdiction  », a déclaré Hugh Williamson, directeur Europe et Asie centrale de Human Rights Watch. « Or, les gens ont le droit de manifester pacifiquement contre toute injustice comme l’arrestation de Navalny, en exerçant leur droit à la liberté d’expression et des réunions pacifiques, et les autorités devraient leur permettre de le faire en toute sécurité. »

L’opposant russe Alexeï Navalny, photographié lors d’une marche commémorative tenue à Moscou le 29 février 2020 en hommage à Boris Nemtsov, près de cinq ans après le meurtre de Nemtsov, qui était lui-même l’une des principales figures de l’opposition avant d’être assassiné le 27 février 2015. © 2020 AP Photo/Pavel Golovkin.

Navalny a été arrêté immédiatement à son retour en Russie le 18 janvier, après un traitement médical en Allemagne à la suite d’un empoisonnement presque fatal. Lors d'une audience extraordinaire dans un commissariat de police, une juge a autorisé sa détention pendant 30 jours. Il risque d’être ensuite condamné à une peine de prison plus longue, prétendument pour violation des terme de sa libération conditionnelle dans une autre affaire. Plusieurs avocats éminents ont condamné cette décision comme étant juridiquement infondée.

Dans une vidéo enregistrée au commissariat de police, Navalny a appelé ses partisans à descendre dans la rue pour manifester. Peu de temps après, son équipe a appelé à des manifestations coordonnées le 23 janvier.

Les autorités de Moscou ont annoncé qu'elles rejetteraient toute demande des partisans de Navalny d'organiser des manifestations, en raison d’une interdiction générale de rassemblements publics imposée depuis novembre 2020 en raison de la pandémie de Covid-19.

Les autorités russes ont certes le droit de limiter les rassemblements publics pour empêcher la propagation du Covid-19, mais de telles mesures doivent être strictement nécessaires, proportionnées et non appliqués de manière arbitraire ou discriminatoire, a rappelé Human Rights Watch.

La police a arrêté plusieurs membres du personnel de la Fondation contre la corruption (FBK) affiliée à Navalny, parmi lesquels l’avocat Vladlen Los, l’avocate Lioubov Sobol, l’attachée de presse Kira Yarmysh, son collègue Georgiy Alburov, ainsi que des représentants régionaux de la FBK, dont Anastassiya Panchenko à Krasnodar et Ragnar Rein à Kaliningrad.

Les efforts visant à empêcher les personnes de participer à des manifestations publiques pacifiques violent les droits à la liberté d'expression et de réunion et l'interdiction de la détention arbitraire, garantis par la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH), le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ainsi que par la constitution de la Russie.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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