(Moscou, le 1er février 2021) – Lors du deuxième week-end consécutif de manifestations en Russie, la police a dispersé de force et parfois brutalement des rassemblements pacifiques, détenant plus de 5 000 personnes à travers le pays. Ce chiffre record était encore plus élevé que le nombre de personnes arrêtées le 23 janvier, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les manifestants protestaient contre l'arrestation de l’opposant politique Alexei Navalny et la corruption de l'État, ainsi que d’autres sources de mécontentement.
Les autorités ont répondu aux manifestations du 31 janvier comme elles l'avaient fait le week-end précédent, avec de nombreux incidents de brutalité policière filmés par des journalistes et d’autres citoyens. Parmi les personnes arrêtées figuraient des journalistes et passants, et des poursuites pénales ont été ouvertes contre de nombreux manifestants. Une fois de plus, un jour avant les manifestations, la police a arrêté des collaborateurs de Navalny et perquisitionné leurs domiciles. Il s’agissait clairement d’une tentative de les empêcher de manifester, et d’intimider d’autres personnes. Tout comme une semaine auparavant, les incidents de violence commis par des manifestants ont été des cas isolés, et presque exclusivement en réponse à l'usage de la force par la police.
« Les autorités russes continuent de nier la réalité et de décrire les manifestants pacifiques comme des foules violentes, ce qui n’était clairement pas le cas », a déclaré Damelya Aitkhozhina, chercheuse sur la Russie à Human Rights Watch. « Les autorités se trompent en prenant des mesures de sécurité plus abusives et en déployant plus de policiers dans les rues, aboutissant à plus de personnes blessées. Elles devraient plutôt écouter les revendications de manifestants pacifiques, et respecter leurs droits. »
Ces efforts visant à empêcher des personnes de participer à des manifestations publiques pacifiques violent les droits à la liberté d’expression et de réunion ainsi que le droit de ne pas subir de détention arbitraire. Ces droits sont garantis par la Convention européenne des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que par la constitution de la Russie.
Les autorités russes ont certes le pouvoir discrétionnaire de limiter les rassemblements publics pour empêcher la propagation du Covid-19, mais de telles mesures doivent être strictement nécessaires, proportionnées et ne pas être appliquées de manière arbitraire ou discriminatoire, par exemple à des fins politiques.
Communiqué complet en anglais : en ligne ici.
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