Des images bouleversantes ont montré le quartier de l’école Sayed Ul-Shuhada à Kaboul, en Afghanistan, où 85 personnes, dont de nombreuses écolières, ont été tuées lors d’une attaque ce week-end. En les regardant, j’avais le cœur brisé.
En 2017, j’ai passé une semaine dans cette école, travaillant avec une cinéaste qui a filmé une vidéo, diffusée par la suite lors de la publication d’un rapport de Human Rights Watch sur les entraves à l’éducation des filles dans ce pays.
Cette école devait surmonter de nombreux obstacles pour fournir une éducation aux filles. Les filles étudiaient dans des tentes dilapidées, entassées dans des espaces restreints, ou à l'extérieur. Les filles ne disposaient pas d'installations essentielles telles que des toilettes et une bibliothèque, et étaient également confrontées à des difficultés en dehors de l'école.
L’école est située dans un quartier démuni de Kaboul pauvre, habité principalement par des membres de la minorité Hazara d’Afghanistan. Cette minorité a été la cible de nombreuses attaques, comme celle perpétrée contre une maternité locale en mai 2020. De nombreuses familles ayant du mal à payer les moyens de transport, leurs filles marchaient pendant 45 minutes ou plus pour se rendre à l’école. En outre, de nombreuses filles travaillaient dans leur temps libre, qu’il s’agisse de couture ou de tissage de tapis, pour aider à subvenir aux besoins de leurs familles.
Mais ce qui transparaissait, c’était la détermination des filles à étudier quoi qu’il arrive. Dans un pays où moins de 30 % des femmes savent lire, ces filles symbolisaient l'espoir d'un avenir meilleur.
Les États-Unis et les autres pays ont annoncé le retrait de leurs troupes de l’Afghanistan, mais ceci ne devrait pas signifier la cessation de toute responsabilité envers les filles et les femmes afghanes. Ces pays devraient soutenir les efforts visant à enquêter sur cette attaque et d'autres attaques illégales contre des civils, afin d’obtenir justice. Ils devraient aussi soutenir l’objectif d’un accès sûr aux services essentiels comme l'éducation, pour tous les Afghans et toutes les Afghanes.
Texte complet en anglais : en ligne ici.
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