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Des membres des forces de sécurité bangladaises montaient la garde après le meurtre de Mohib Ullah, un chef de la communauté rohingya, dans le camp de réfugiés de Kutupalong, au Bangladesh, en octobre 2021. © 2021 Munir Uz Zaman/AFP via Getty Images  © 2021 Munir Uz Zaman/AFP via Getty Images

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

Des groupes armés et des bandes criminelles terrorisent les réfugiés rohingyas au Bangladesh, et les autorités de ce pays ne font pas grand-chose pour y mettre fin.  

Un nouveau rapport fait état de meurtres, d'enlèvements, de tortures, d'agressions sexuelles, de viols et de mariages forcés. De nombreuses personnes tuées étaient des chefs de communautés rohingyas ou des membres de leurs familles. Des dizaines de réfugiés ont été enlevés par des ravisseurs exigeant une rançon, et menacés ou torturés.  

Environ un million de réfugiés rohingyas vivent au Bangladesh, dans les camps étalés et surpeuplés de Cox's Bazar ou sur une île isolée et limoneuse appelée Bhasan Char.   

La plupart ont fui le Myanmar en 2017, lorsque l'armée s'est livrée à une série d'atrocités contre les Rohingyas, notamment des déportations forcées, des persécutions, des meurtres et des viols, entraînant d'innombrables morts et des déplacements massifs.  

En bref, ils ont fui au Bangladesh pour survivre. Mais ils n'y sont pas en sécurité.  

La question qu'on se pose alors est : où sont les autorités bangladaises dans tout cela ?   

Réponse courte : nulle part.  

Ces réfugiés ne disposent d'aucun système de justice pénale. Les victimes ne peuvent même pas aller porter plainte à la police sans l'accord du responsable du camp, un fonctionnaire bangladais. Les réfugiés qui franchissent cet obstacle et qui parviennent à soumettre un rapport à la police n’obtiennent toutefois ensuite aucune suite, souvent parce qu'ils n'ont pas les moyens de payer les pots-de-vin, ni les frais d'avocat exigés.  

Ces personnes se heurtent également à des obstacles bureaucratiques similaires pour accéder à l'assistance juridique et médicale.  

Ainsi, les autorités ne fournissent aucune protection et ne poursuivent pas les criminels. Cette situation ne peut qu'accroître la criminalité et l'insécurité.   

Le fait que les autorités bangladaises aient imposé de plus en plus de restrictions à l'éducation et aux moyens de subsistance dans les camps n'aide pas non plus. Si les enfants ne peuvent pas apprendre et si les jeunes ne peuvent pas travailler, l'activité criminelle parait être un choix de carrière rationnel.  

Il est de plus en plus évident que le gouvernement du Bangladesh espère que ces réfugiés rohingyas seront rapatriés par le Myanmar - où, comme nous l'avons déjà souligné dans cette newsletter, ils ne sont toujours pas en sécurité.   

Mais comme le dit ma collègue et directrice adjointe de la division Asie de HRW, Meenakshi Ganguly, cette intention pour demain « n'exonère pas le gouvernement de sa responsabilité d'assurer leur protection » aujourd'hui. 

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