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À Gaza, les personnes handicapées languissent après les frappes aériennes israéliennes

Elles sont laissées pour compte après les dernières attaques, et une autre année du bouclage de Gaza

Haneen Nabhan, une jeune femme palestinienne qui a un double handicap physique et intellectuel, soutenue par deux proches près des ruines de la maison de sa famille dans le camp de réfugiés de Jabaliya à Gaza ; cette maison a été détruite lors d'une frappe aérienne israélienne menée le 14 mai 2023. © 2023 Fatima Shbair/AP Photo

Les frappes aériennes menées en début juillet par les forces israéliennes à Jénine, en Cisjordanie occupée, m'ont rappelé les nuits lors d’une vague d'hostilités à Gaza, lorsque les membres de ma famille et moi-même craignions de ne pas survivre, et de ne plus revoir la lumière du jour. La dernière flambée d'hostilités survenue à Gaza en mai a peut-être sombré dans l’oubli pour de nombreuses personnes, mais les blessures sont encore douloureuses.

Les personnes handicapées demeurent parmi les plus touchées. Le 13 mai, un officier israélien a ordonné aux membres de la famille Nabhan d'évacuer leurs foyers dans le camp de réfugiés de Jabalya, dans un délai de trois minutes. Ces foyers hébergeaient au moins 40 membres de leur famille élargie, dont cinq personnes handicapées.

Najah, 50 ans, a demandé de l'aide pour évacuer ses filles Haneen et Areej, qui ont des handicaps physiques et intellectuels. Des voisins ont rapidement transporté les jeunes femmes en lieu sûr. Mais avant qu'ils aient eu le temps de récupérer le fauteuil roulant de Haneen, une frappe aérienne israélienne a rasé leur immeuble de quatre étages. « Je ne voudrais rien d'autre que de pouvoir retourner dans notre maison », m'a dit plus tard Haneen, 19 ans.

Haneen a ajouté qu'elle se sentait « coupée du monde » sans son fauteuil roulant, le qualifiant de chose la plus importante de sa vie. Areej a du mal à dormir, avec le bourdonnement constant des drones israéliens qui survolent les lieux. « Nous allons mourir, maman ! » elle a crié une fois.

L'escalade a commencé le 9 mai, lorsque l'armée israélienne a pris pour cible les maisons de trois commandants du Jihad islamique, les tuant ainsi que 10 membres de leurs familles et voisins, dont 4 enfants.

Les cinq jours qui ont suivi ont été marqués par des frappes aériennes israéliennes et des tirs de roquettes palestiniens. Au moins 33 Palestiniens à Gaza, dont au moins 12 civils, et deux civils en Israël ont été tués, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Près de 3 000 logements palestiniens ont également été endommagés, ont rapporté les autorités de Gaza.

Le bouclage de Gaza par Israël est maintenant entré dans sa dix-septième année. Human Rights Watch a documenté que ces restrictions radicales de mouvement, parfois exacerbées par les politiques restrictives des autorités palestiniennes, restreignent l'accès aux appareils fonctionnels, aux soins de santé et à l'électricité essentiels pour de nombreuses personnes handicapées. Les pannes de courant chroniques mettent particulièrement en péril les droits de nombreuses personnes handicapées qui ont besoin de lumière pour communiquer en utilisant le langage des signes, ou d'équipements alimentés par l'électricité pour se déplacer, notamment les ascenseurs et les scooters électriques.

Les bombardements ont peut-être de nouveau diminué, mais pour Haneen et Areej, qui en un instant ont perdu leur maison familiale et les équipements qui les aidaient à mener une vie plus indépendante et digne, les hostilités ne sont pas terminées.

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