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Un commerçant compte des billets de banque en cedi ghanéen sur un marché de Kampala, en Ouganda, le 17 mai 2023. © 2023 Katumba Badru Sultan/Bloomberg via Getty Images

La sécurité sociale est l’une des pierres angulaires des droits humains.

J'ai le sentiment que certains lecteurs pourraient y voir une opinion controversée, mais ce n'est pas le cas.

Le concept de sécurité sociale – dont l’objectif général est de garantir la sécurité des revenus tout au long de la vie d'un individu – est inscrit dans de nombreux traités internationaux juridiquement contraignants.

L’objectif général de la sécurité sociale est d’apporter du soutien à des moments clés de la vie des individus : naissance, vieillesse, maladie, invalidité et chômage. Elle permet également de faire face à des circonstances exceptionnelles qui impactent l'insécurité des revenus, comme les catastrophes naturelles.

Il est logique de qualifier la sécurité sociale de « pierre angulaire » des droits humains, car de nombreux autres droits en dépendent, comme le droit à l'éducation ou à la santé. Protéger les gens contre des pertes personnelles ou dues à des chocs externes aide les parents à maintenir leurs enfants à l'école et améliore l'accès aux soins de santé.

Même la jouissance des droits politiques peut en dépendre. Par exemple, vous n’aurez pas beaucoup de temps pour exercer votre droit à la liberté d'expression si vous passez chaque minute à essayer de nourrir pour votre famille.

Malheureusement, même lorsqu'ils reconnaissent la valeur et l'importance de la protection sociale, les gouvernements et les institutions financières internationales s'y prennent souvent de la mauvaise manière. Nombreux sont ceux qui maintiennent des approches qui se sont avérées défectueuses à maintes reprises. En cela, ils bafouent les droits humains.

La semaine dernière, cette newsletter s'est penchée sur l'exemple spécifique du Fonds monétaire international et sur les dommages causés par les programmes d'austérité mis en place comme condition aux prêts du FMI. Ce n'est qu'une partie du problème.

De manière plus générale, de nombreux gouvernements s'appuient sur des programmes de sécurité sociale qui sont soumis à des conditions de ressources. L'éligibilité dépend d'indicateurs de pauvreté restreints. Il s'agit principalement d'un modèle de « secours aux pauvres » utilisé par l'Europe au 19e siècle - et poussé par les institutions financières internationales aujourd'hui.

Lorsque ce modèle est appliqué dans des pays à plus faible revenu, trop de personnes sont exclues. De nombreuses personnes peuvent souffrir de la faim, ne pas réussir à payer leur loyer ou avoir des dettes écrasantes, mais la formule de sécurité sociale ne reconnaît toujours pas leur besoin d'aide. On estime que plus de la moitié de la population mondiale ne bénéficie pas d'une couverture de base.

Des recherches montrent également que les programmes de protection sociale sous condition de ressources sont souvent inefficaces en raison de taux d'erreur élevés et de la corruption.

Le droit à la protection sociale est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. Les gouvernements et les institutions financières internationales doivent adopter une approche de la protection sociale universelle fondée sur la reconnaissance des droits humains universels.

La sécurité sociale est un pilier des droits humains, et les systèmes de sécurité sociale devraient garantir à chacun une protection, de l'enfance jusqu’à la vieillesse.

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