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Des soldats nord-coréens patrouillaient dans une zone clôturée au bord d’une rivière dans le comté d’Uiju (province de Pyongan du Nord), près de la frontière avec la Chine, le 22 décembre 2022. © 2022 Kyodo News/Getty Images

La Corée du Nord connaît l'une des pires situations au monde en matière de droits humains, et elle est sur le point de se retrouver au centre de l’attention.

Je dis « l'une des pires » parce que Human Rights Watch ne fait pas de classement des pays. Nous ne disons pas que la Ruritanie occidentale a le dix-septième plus mauvais bilan du monde en matière de droits humains, et que la Ruritanie orientale est en quelque sorte meilleure, puisqu'elle occupe la dix-huitième place.

De telles comparaisons sont inutiles, car chaque gouvernement devrait s'efforcer d'améliorer son respect des droits humains, indépendamment de ce que font les autres pays. Plus important encore, un tel classement exigerait des milliers de jugements impossibles à établir sur des souffrances subjectives.

Qu'est-ce qui est pire, par exemple, entre des autorités qui torturent systématiquement des personnes et des autorités qui empêchent délibérément une aide vitale d'atteindre des personnes affamées ? Il n'y a pas de comparaison possible : les deux sont horribles.

HRW ne fait donc pas de classement des pays, tout comme Amnesty International, d'ailleurs. Dans leur grand rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde, publié ce matin, vous ne trouverez pas de liste du meilleur au pire.

Toutefois, si quelqu'un devait établir une liste des plus terribles responsables de violations des droits humains, la Corée du Nord figurerait clairement dans les premières rangs.

Le dictateur de troisième génération Kim Jong Un dirige le pays avec une férocité totalitaire. Le gouvernement impose une obéissance extrême par la torture, les exécutions, les emprisonnements brutaux, les disparitions forcées et le travail forcé. Toutes les libertés fondamentales, telles que les libertés d'expression, d'association et de religion, sont niées. Les médias indépendants, les organisations de la société civile, les syndicats sont tous interdits.

La Corée du Nord est si horrible depuis si longtemps qu'elle est parfois oubliée dans l'actualité internationale. Les médias ne considèrent pas l'horreur comme une nouveauté, parce qu'elle n'est pas nouvelle.

Mais il est à espérer que la situation retiendra davantage l'attention du monde entier dans les mois à venir, après que le Conseil des Droits Humains des Nations Unies a adopté une résolution qui renforce les enquêtes sur les abus commis par la Corée du Nord, tant dans le passé que dans le présent, et qui augmente les ressources pour les initiatives visant à rendre des comptes.

Il est important de noter que la nouvelle résolution souligne également le lien entre le programme d'armement de la Corée du Nord et les droits humains. Pendant des décennies, le gouvernement a consacré des milliards au développement d'armes nucléaires et de programmes de missiles, ignorant les droits fondamentaux de la population, tels que le droit à l'alimentation et à la santé, et faisant de la Corée du Nord l'un des pays les plus pauvres du monde.

Non seulement il est essentiel de reconnaître le lien entre le développement de systèmes d'armement et les droits humains en Corée du Nord, mais cette attention contribuera également à maintenir l'effroyable situation des droits humains dans le radar de la communauté internationale.

Certains peuvent être sceptiques quant à l'impact que peut avoir une telle résolution, mais il s'agit de la résolution la plus ambitieuse depuis de nombreuses années. Elle revêt une importance considérable pour les victimes qui subissent la répression dans l'isolement, dans ce qui est, à tout point de vue, l'une des pires situations en matière de droits humains dans le monde.

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