Skip to main content

Au moment où le Président Clinton reconnaît les efforts de la société civile en Afrique, des militants de la société civile de la république Démocratique du Congo (RDC) doivent faire face à de nouvelles attaques de leur gouvernement. Selon Human Rights Watch, les autorités congolaises s'en prennent à un éventail de voix indépendantes -dont des journalistes, des enseignants universitaires, des experts en développement, et tout particulièremen des défenseurs des droits de l'homme- afin de réduire au silence toute critique de politiques de plus en plus répressives.

Le Président Clinton rencontre aujourd'hui à Dakar des dirigeants d'organisations actives dans la promotion de la démocratie et des droits de l'homme de plusieurs pays africains, dont des représentants de la RDC. "Si le gouvernement congolais déclare honorer les droits de l'homme et fait des déclarations sur la transition vers la démocratie, ces attaques contre des voix indépendantes en disent plus qu'un long discours", déclare Peter Takirambudde, directeur exécutif de la l'Afrique à Human Rights Watch. "Nous demandons au Président Clinton qu'il démontre son appui à la société civile en Afrique en condamnant publiquement ces actes".

La plus récente attaque contre des dirigeants de la société civile a eu lieu la nuit du 20 au 21 mars, lorsque quatre soldats accompagnés d'un civil sont entrés de force au domicile, à Kinshasa, de Floribert Chebaya, président de la Voix des Sans Voix, une des principales organisations des droits de l'homme du pays. Les cinq attaquants l'ont ligoté et l'ont conduit sous la menace d'un révolver jusqu'à un terrain vague où il a été frappé violemment avec une crosse de fusil et à coups de pieds. Après avoir menacé de le tuer, les attaquants ont emporté de l'argent des objets de valeur de sa maison. Mr. Chebeya, qui est un ancien lauréat du Prix Reebok des Droits de l'Homme et reconnu internationalement pour les efforts courageux de son organisation dans la défense des droits de l'homme sous le régime de Mobutu, a officiellement déposé plainte à la police, mais le gouvernement n'a pas ouvert d'enquête.

L'attaque contre la Voix des Sans Voix témoigne des tentatives croissantes du gouvernement d'étouffer des voix indépendantes. Début mars, Pascal Kambale, vice-président de l'Association pour la Défense des Droits Humains (AZADHO), a été convoqué au Conseil de Sécurité Nationale, et interrogé au sujet des sources d'un rapport de l'AZADHO sur un massacre de civils perpétré par des soldats gouvernementaux à la mi-février 1998 dans la ville de Butembo, à l'est du pays. Le 13 mars, le même jour où une conférence gouvernementale sur les droits humains à Kinshasa publiait une déclaration sur l'importance des droits humains dans la reconstruction nationale, des membres de l'agence de renseignements nationale ont confisqué des centaines d'exemplaires du rapport annuel de l'AZADHO sur les droits de l'homme en RDC.

Les attaques contre la presse indépendante et d'autres médias qui ont écrit sur les violations des droits de l'homme ont été une caractéristique clé de la campagne gouvernementale contre la sociétté civile. Parmi ces incidents trop nombreux, à;la fin mars, des autorités douanières à l'aéroport de Kinshasa ont saisi 2000 exemplaires de l'édition internationale du journal Le Soft. C'est la deuxième saisie de ce journal en mars et la cinquième en l'espace de huit mois. En février, les autorités ont arrêté le rédacteur en chef de Le Potentiel pendant trois jours pour des articles publiés dans son journal dénonçant l'arrestation et le bannissement du leader de l'opposition, Etienne Tshisekedi. Roger Sala Nzo, secrétaire-général du Centre National des Droits Humains a été arrêté à Kinshasa le 23 novembre, 1997, et détenu pendant trois mois pour avoir publié un rapport critique des violations rampantes des droits de l'homme sous l'actuel gouvernement.

Les organisations des droits de l'homme ont été la cible fréquente du gouvernement Kabila. Par exemple, Didi Mwati Bulambo, coordinateur général du Collectif d'Action pouur le Développement des Droits de l'Homme, a été arrêté et torturé par l'armée en août 1997 dans son district natal de Mwenge au sud Kivu pour sa militance dans le domaine des droits de l'homme. Au même moment, Berlin Lukanda du groupe de droits de l'homme Haki Za Binadamu (organisation des droits de l'homme en swahili), a été arrêté et torturé par des soldats dans le ville de Kindu, à l‘est. Ses tortionnaires l'ont accusé d'espionner pour l'enquête des Nations-Unies sur des informations faisant état de massacres de réfugiés dans l'est de la RDC.

Human Rights Watch croit que le gouvernemennt de la RDC cible Mr.Chebeya et d'autres défenseurs des droits de l'homme pour les empêcher de défendre et de promouvoir les droits de l'homme dans leur pays. Nous demandons au gouvernement de la RDC de cesser immédiatement toutes ces attaques contre la société civile et de mener une enquête complète et indépendante à propos de ces incidents afin d'identifier et de punir les personnes responsables de détentions arbitraires, de coups et blessures et de harcèlement à l'encontre de dirigeants de la société civile et des défenseurs des droits de l'hommme.

Human Rigghts Watch demande au gouvernement américian de donner un appui visible aux efforts des organisations de la société civile qui promeuvent les droits de l'homme et de surveiller le respect par le gouvernements de ces droiots. Le gouuvernement américian devrait se prononcer publiquement contre des actions gouvernementales qui entravent la capacité de fonctionnement libre de ces groupes.

Your tax deductible gift can help stop human rights violations and save lives around the world.