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Etats-Unis : Le bilan des 100 jours d’Obama sur la réforme de la lutte antiterroriste

Les abus les plus graves de l’ère Bush ont été désavoués, mais d’autres changements sont requis

(Washington DC, le 24 avril 2009) - Au cours des 100 premiers jours de son mandat, le président Barack Obama a initié des progrès significatifs dans la réforme des politiques abusives de l'ère Bush en matière de lutte contre le terrorisme. Cependant, la nouvelle administration a également commis des faux pas, affirme Human Rights Watch dans un article de fond publié aujourd'hui.

Ce rapport, rédigé en anglais et intitulé « Report Card on President Obama's First 100 Days » (« Bulletin de notes des 100 premiers jours de l'administration Obama »), évalue les réformes du Président Obama, analyse ses faux pas, et propose des recommandations sur les efforts qui restent à mettre en œuvre.

« Le Président Obama a pris un excellent départ quand il a ordonné la fermeture de Guantanamo et celle des prisons de la CIA dès le deuxième jour de plein exercice de son mandat »,  a déclaré Joanne Mariner, directrice du programme Terrorisme et contre-terrorisme au sein de Human Rights Watch. « Cependant, l'incapacité de son administration à renier les fondements du système de "guerre contre le terrorisme" mis en œuvre par Bush a été une immense déception. »

Parmi les réalisations clés de la nouvelle administration, Human Rights Watch a cité les décisions prises de fermer les prisons secrètes de la CIA; d'appliquer l'interdiction de la torture et des mauvais traitements; et de fixer à un an la date limite pour fermer le centre pénitentiaire militaire de la Baie de Guantanamo. 

Human Rights Watch a salué la décision de rendre public quatre mémorandums rédigés par le Ministère de la Justice sur les abus commis au cours des interrogatoires sous l'administration Bush. L'organisation a engagé Obama à garantir que les responsables ayant autorisé l'usage de la torture aient à répondre de leurs actes.

Human Rights Watch a critiqué l'administration pour un document judiciaire présenté le 13 mars, dans lequel elle se prévalait de son droit à enlever des gens n'importe où dans le monde, sur simple suspicion de soutien ou d'association avec Al-Qaïda ou les Talibans, et de les détenir pour une durée indéterminée dans des prisons militaires.

 « Un des tests les plus importants pour la nouvelle administration sera la manière dont elle s'y prendra pour fermer Guantanamo »,  a observé Joanne Mariner.  « La fermeture de Guantanamo ne voudra pas dire grand chose si les détenus sont simplement transférés sur le sol américain et maintenus indéfiniment en prison, sans procès. »

Human Rights Watch a affirmé que l'interdiction des pratiques abusives par l'administration Obama aurait un impact positif sur l'efficacité de la lutte antiterroriste, car les Etats-Unis seraient alors en meilleure posture pour obtenir la coopération de gouvernements étrangers. Les abus commis sous l'administration Bush à Guantanamo, Abou Ghraib et ailleurs sont en effet une véritable aubaine pour les recruteurs des réseaux terroristes, selon Human Rights Watch.

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