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Kenya : Les forces engagées dans les opérations militaires en Somalie doivent respecter les lois de la guerre

Le gouvernement devrait enquêter sur les décès de civils et mettre fin aux arrestations arbitraires ainsi qu’aux mauvais traitements

Ceci est une traduction partielle du communiqué paru en anglais, accessible ici.

(Nairobi, le 18 novembre 2011) - Le gouvernement kenyan devrait garantir que ses forces en Somalie respectent les lois de la guerre et évitent d’infliger des souffrances à la population civile, a souligné Human Rights Watch aujourd'hui dans une lettre adressée au ministre kenyan de la Défense. Le gouvernement devrait en outre rapidement ordonner l’ouverture d’une enquête impartiale sur les récents incidents au cours desquels les forces kenyanes ont peut-être violé le droit international humanitaire ou le droit international relatif aux droits humains.

Les forces armées kenyanes sont entrées en Somalie le 16 octobre, dans le cadre d’une opération militaire contre le groupe armé islamiste Al-Shabaab baptisée « Opération Linda Nchi » (ce qui signifie « protéger la nation » en swahili). Human Rights Watch exprimé sa préoccupation à propos de trois incidents lors desquels les forces armées du Kenya auraient mené des attaques illégales, blessant des civils, ou aurait maltraité des personnes détenues en Somalie et au Kenya. Toutes les parties au conflit armé en Somalie doivent respecter les lois de la guerre, a rappelé Human Rights Watch.

« L’opération militaire menée par le Kenya en Somalie semble s’être traduite par des attaques contre un camp pour personnes déplacées et un bateau de pêche », a observé Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Le Kenya doit enquêter sur les circonstances exactes de ces événements et s'assurer que tout individu responsable d’actes répréhensibles sont puni de façon appropriée. »

Le 30 octobre, l'armée de l'air kenyane a mené en Somalie un raid aérien qui aurait frappé un camp de personnes déplacées à la périphérie de la ville de Jilib. L'organisation humanitaire internationale Médecins Sans Frontières a rapporté avoir dû soigner 45 blessés, dont 31 enfants, et a confirmé la mort de civils à la suite de ce bombardement aérien. Les autorités kenyanes ont ultérieurement confirmé avoir mené une opération militaire à proximité du camp.

Le 4 novembre, la marine kényane a attaqué un bateau de pêche à Kiunga, près de la frontière somalienne, provoquant la mort de quatre pêcheurs kenyans, âgés de 60 à 84. Les autorités kényanes devraient enquêter sur cet incident, et publier les résultats de l'enquête sur l’attaque contre le camp de Jilib, promise par le Premier ministre Raila Odinga. Les personnes blessées lors d’attaques illégales, ou leurs familles, devraient être indemnisées de façon appropriée.

Lors d’un troisième incident survenu au Kenya le 11 novembre, des membres de l’armée kenyane dans la ville de Garissa auraient arbitrairement détenu et maltraité des civils qui leur semblaient être des Somaliens.

« Les autorités kenyanes ne devraient pas se servir de l'opération militaire en cours comme prétexte pour réprimer les droits de personnes à l'intérieur de leurs propres frontières », a commenté Daniel Bekele.

 

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