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Les informations selon lesquelles plusieurs dirigeants mondiaux n'assisteront pas aux Jeux Olympiques d'hiver à Sotchi ont une signification claire: Le climat de discrimination et de violations des droits humains qui règne en Russie à l'approche des Jeux de Sotchi est intenable. La loi du pays interdisant la « propagande» en faveur de relations homosexuelles est en contradiction avec la Charte olympique, musèle les médias et a créé une crise sans précédent pour les athlètes, les journalistes, les spectateurs et, à l'évidence, pour les responsables gouvernementaux. 

Cette semaine, Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, a annoncé qu'elle n'assisterait pas aux Jeux Olympiques en Russie cet hiver, indiquant sur le réseau social Tweeter qu'elle « n'irait certainement pas à Sotchi tant que les minorités seront traitées comme elles le sont aux termes de l'actuelle législation russe.»

Viviane Reding et les autres dirigeants internationaux ne proposent pas un boycottage des Jeux, qui affecterait les athlètes et les équipes nationales qui s'entraînent depuis des années en vue des compétitions, mais ils expriment un point de vue selon lequel la Russie doit abroger sa loi anti-gay, ainsi que d'autres lois iniques. Il s'agit là d'une position que le Comité International Olympique devrait faire sienne. 

Les deux chefs d'État les plus en vue à avoir jusqu'ici déclaré leur non-participation – le président français François Hollande et son homologue allemand Joachim Gauck – n'ont pas confirmé qu'ils protestaient spécifiquement contre la loi discriminatoire anti-gay russe. Mais les dirigeants mondiaux devraient effectivement prendre garde au fait qu'en assistant le 7 février aux cérémonies d'ouverture des Jeux de Sotchi, ils apparaîtraient comme approuvant implicitement la répression exercée par la Russie à l'encontre des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT), ainsi que le climat de plus en plus violent et homophobe qui règne dans le pays.  

Ils pourraient également être préoccupés du fait que les militants et les journalistes sont réduits au silence à l'approche des Jeux. Ou par la loi sur les « agents étrangers», une législation inique qui est à la base de la répression de la société civile en cours en Russie. Ou par le fait que la Russie est l'obstacle le plus constant aux efforts de la communauté internationale pour mettre fin aux exactions commises contre les civils en Syrie.  

Il y aurait de nombreux autres motifs possibles de préoccupation concernant la Russie: les accusations fantaisistes contre les protestataires de Greenpeace au sujet de l'Arctique. L'affaire des chanteuses de Pussy Riot. L'affaire Bolotnaya. Ainsi que l'exploitation des travailleurs migrants et d'autres violations des droits humains directement liées à la préparation par la Russie de ces Jeux d'hiver.

Quelles que soient leurs raisons, les présidents français et allemand ont peut-être enclenché un effet boule de neige: davantage de dirigeants sont susceptibles de se joindre à eux en se tenant à l'écart de Sotchi. Et c'est ce qu'ils devraient faire. À moins qu'ils ne soient prêts à s'exprimer publiquement et à l'occasion de rencontres avec le président russe Vladimir Poutine au sujet du bilan désastreux de la Russie en matière de droits humains et à demander en particulier l'abrogation de la loi anti-gay, les dirigeants mondiaux ne devraient pas faire le voyage de Sotchi.

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