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Irak : Recours apparent par l’EI à des «boucliers humains» et à des exécutions

Toutes les forces doivent prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger les civils

(Erbil, le 4 novembre 2016) - Dans les zones sous leur contrôle autour de Mossoul, en Irak, les combattants de l'Etat islamique (EI) évacuent par la force des civils, apparemment pour les utiliser comme boucliers humains, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Selon d’autres informations suscitant de graves préoccupations, les combattants de l’EI ont en outre rassemblé de force des centaines d'hommes et ont exécuté ceux soupçonnés de liens avec les forces de sécurité irakiennes.

Des nuages de fumée noire s’élèvent dans le ciel au-dessus du sud-est de Mossoul, en Irak, le 3 novembre 2016, lors de combats entre les forces irakiennes et les combattants de l'Etat islamique qui ont saisi cette ville en juin 2014.  © 2016 Reuters


L'Etat islamique devrait cesser de mettre les civils en danger en les forçant à accompagner leurs combattants, notamment dans des zones de combat. L'utilisation de civils comme boucliers humains est un crime de guerre. Les forces qui combattent l’EI devraient prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils lors des attaques. Elles doivent éviter de mener des attaques indiscriminées et d’utiliser des armes explosives portant sur de vastes superficies dans des zones peuplées, a précisé Human Rights Watch.

« L'utilisation de boucliers humains par l’Etat islamique n'est que le dernier exemple de leur cruauté envers les civils assiégés », a déclaré Lama Fakih, directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Cependant les horreurs infligées par l’EI ne justifieraient aucunement des attaques menées par les forces anti-EI sans égard à la sécurité des civils. »

Le 17 octobre 2016, le gouvernement irakien et les autorités du gouvernement régional du Kurdistan, avec le soutien d'une coalition internationale, ont lancé des opérations militaires afin de reconquérir Mossoul, la deuxième ville du pays, capturée par l’EI en juin 2014.

Human Rights Watch a mené des entretiens individuels avec 18 personnes et six entretiens groupés dans un camp de personnes déplacées à Jadah, au sud de Mossoul, qui abrite au moins 5 000 personnes.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a indiqué le 28 octobre qu’« au moins 5 370 familles ont été enlevées par l'Etat islamique » dans le sous-district de Shura, et déplacées de force « vers des lieux stratégiques où des combattants de l’EI sont déployés ».

Les lois de la guerre interdisent le recours à des « boucliers humains » (règle 97). L’utilisation délibérée par des forces militaires de civils pour se protéger contre d’éventuelles attaques constitue un crime de guerre (art. 8-2-b-xxiii).

Communiqué intégral en anglais :

www.hrw.org/news/2016/11/04/iraq-feared-isis-use-human-shields-executions

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