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(New York, le 6 novembre 2016) - Les frappes aériennes survenues à Haas le 26 octobre dans le cadre des opérations militaires menées conjointement par la Syrie et la Russie ont tué des dizaines de civils, en majorité des écoliers, et pourraient constituer un crime de guerre, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Ces frappes ont été menées dans une région contrôlée par les forces de l’opposition dans le gouvernorat d'Idlib, dans le nord de la Syrie.

Un homme transporte un fragment de bombe retrouvé parmi les décombres d’une école de la ville de Haas, dans le gouvernorat d’Idlib (nord de la Syrie), suite à des frappes aériennes menées le 26 octobre 2016. © 2016 Bilal Bayoush / Kafranabel Media Center 2016

Selon des témoins interrogés par Human Rights Watch, ces attaques ont frappé un complexe scolaire dans un quartier résidentiel situé dans le centre de la ville de Haas, alors que les enfants étaient en classe. Ce complexe scolaire est constitué d’un jardin d'enfants, d’une école primaire, de deux collèges et d’un lycée. Les attaques ont également frappé d'autres infrastructures civiles situées à proximité.

« Lors d’un matin par temps clair, des avions de guerre ont attaqué un complexe scolaire alors que les cours avaient lieu, et ont continué à bombarder ce site alors même que les enfants et des enseignants cherchaient à fuir », a déclaré Bill Van Esveld, chercheur senior auprès de la division Droits des enfants à Human Rights Watch. « Cette nouvelle attaque horrifiante contre des écoliers vient rappeler l'insuffisance de la réponse internationale aux crimes de guerre commis en Syrie. »

Le 26 octobre, une source militaire syrienne citée par la télévision d'Etat a soutenu que des attaques visant les forces de l'opposition à Haas y avaient tué des combattants. Toutefois, les témoins interrogés par Human Rights Watch ont affirmé qu'aucune cible militaire ne se trouvait dans le complexe scolaire ou à proximité, et que toutes les personnes tuées ou blessées étaient des civils.

Des captures d’écran et des vidéos filmées lors des attaques, selon des témoins, montrent un bombardier SU-24 volant à moyenne altitude et larguant des munitions auxquelles étaient attachés de petits parachutes et qui ont explosé près du sol. Les forces armées russes et syriennes ont par le passé utilisé des avions SU-24 lors de frappes aériennes. Human Rights Watch n’a pas été en mesure d'authentifier indépendamment ces images, mais elles sont conformes aux descriptions des frappes faites par les témoins.

Selon le Centre de documentation sur les violations, un groupe syrien, les attaques ont tué 33 civils – 14 enfants, 12 hommes et 7 femmes, Selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), les frappes ont tué 22 enfants. Un résident a déclaré à Human Rights Watch que parmi les victimes figuraient 22 enfants et 7 parents venus sur les lieux peu après la première explosion, mais que le nombre de morts risquait d’augmenter, parmi plus d’une quarantaine de blessés évacués vers des hôpitaux en Syrie et vers Antakya, en Turquie.

Human Rights Watch a réitéré son appel à l’ONU à décréter un embargo sur les armes en Syrie, à imposer des sanctions à l'encontre d’individus responsables d'atrocités, et à saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation dans ce pays.

Communiqué intégral en anglais :

www.hrw.org/news/2016/11/05/syria/russia-school-attack-possible-war-crime

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