Skip to main content

Décès d’un « Patriarche » congolais

Félicien Tamuzi Talekwene Tafe était un défenseur des droits humains très respecté

Le défenseur des droits humains Félicien Tamuzi Talekwene Tafe est décédé le 2 mars 2019 à Bandundu-ville, située dans l’ouest de la République démocratique du Congo, des suites d’une longue maladie. Il manquera énormément à Human Rights Watch, aux personnes qui le connaissaient et à celles qui ont bénéficié de ses nombreuses années de travail en faveur des droits humains.

Félicien Tamuzi Talekwene Tafe, 23 juillet 1958 – 2 mars 2019. © Privé

Tamuzi, âgé de 60 ans, était le vice-président de l’organisation non gouvernementale Œil des Victimes des Violations des Droits de l’Homme, et il a assumé le rôle de rapporteur général des organisations de la société civile dans la province de Kwilu.

Il était un point focal de la Coalition de Plaidoyer pour le Congo (CPC), un groupe de défenseurs congolais des droits humains créé en 2008 pour renforcer le suivi et la promotion des droits humains en RD Congo.

Membre le plus âgé de la coalition, Tamuzi était affectueusement désigné par ses pairs comme le « Patriarche ». Professeur de formation, il était connu pour ses présentations attrayantes expliquant le paysage des droits humains dans l’ancienne province du Bandundu - comprenant les provinces actuelles du Kwilu, du Kwango et du Mai-Ndombe.

Tamuzi a travaillé sur les violations des droits électoraux et sur la répression politique, sur le déplacement forcé de communautés locales, et sur les abus commis à l’encontre des populations autochtones. Tout récemment, il a aidé des collègues travaillant dans le domaine des droits humains à mieux comprendre une recrudescence de terribles violences dans le territoire de Yumbi, dans la province de Mai-Ndombe, où au moins 890 personnes auraient été tuées en trois jours à la mi-décembre 2018. Tamuzi a également proposé régulièrement des solutions à une large variété de problèmes, notamment l’accès à l’électricité, à l’eau, au transport et à l’éducation pour les habitants de sa province.

Lorsque Human Rights Watch a mené des recherches au Bandundu, Tamuzi s’est avéré un partenaire indispensable, afin que nous nous sentions en sécurité et nous aidant à organiser des visites dans les prisons et des rencontres avec des personnes clés. Il semblait que tout le monde au Bandundu le connaissait et le respectait.

Tamuzi était né le 23 juillet 1958, dans le village de Nsankiey, territoire de Bagata, province de Kwilu. Il était l’heureux père de cinq filles et de cinq garçons, dont cinq enfants de sa première épouse, Julienne Tabuku, décédée en 1997, et cinq de sa deuxième épouse, Yolande Kibabi. Tamuzi aimait beaucoup sa famille et était engagé en faveur de l’éducation de ses dix enfants.

La société civile congolaise a perdu l’un de ses activistes les plus dévoués. Repose en paix, cher « Patriarche ».

Your tax deductible gift can help stop human rights violations and save lives around the world.