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Turquie : Expulsion de Syriens vers leur pays en dépit des dangers

Les autorités ont menacé, détenu et parfois battu des réfugiés syriens avant de les contraindre à retourner dans leur pays

Deux femmes assises près du poste-frontière de Cilvegözü dans le sud-ouest de la Turquie, jouxtant la région d'Alep en Syrie, le 3 mars 2015. Ce point de passage a été fréquemment utilisé par des Syriens fuyant leur pays, mais aussi par la suite, par des réfugiés syriens contraints par les autorités turques de retourner dans leurs pays. © 2015 Getty Images

(Beyrouth, le 25 octobre 2019) - Les autorités turques à Istanbul et à Antakya ont arbitrairement expulsé des dizaines de réfugiés syriens ou plus vers le nord de la Syrie entre janvier et septembre 2019, en dépit des combats qui se poursuivent dans ce pays, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les Syriens expulsés ont déclaré que les autorités turques les avaient forcés à signer des formulaires qu'ils n'étaient pas autorisés à lire, et dans certains cas les ont parfois battus ou menacés, avant de les expulser vers la Syrie.

Fin juillet, le ministre turc de l'Intérieur, Süleyman Soylu, avait nié que la Turquie ait « déporté » des Syriens, mais avait ajouté que toute personne qui le souhaitait pouvait « volontairement » rentrer en Syrie en bénéficiant de procédures lui permettant de retourner dans des « zones de sécurité » non spécifiées. Toutefois, les recherches de Human Rights Watch indiquent que la Turquie a illégalement expulsé des Syriens vers le gouvernorat d’Idlib, l’une des régions les plus dangereuses de Syrie. Les attaques de l’alliance militaire syro-russe ont tué au moins 1 089 civils dans cette région depuis le mois d’avril, selon l’ONU, y compris au moins 20 personnes lors d’une frappe aérienne menée le 16 août.

« Les responsables turcs affirment que tous les Syriens qui rentrent dans leur pays sont heureux de le faire, mais ceci ne correspond pas à la réalité sur le terrain », a déclaré Gerry Simpson, directeur adjoint de la division Crises et Conflits à Human Rights Watch. « La Turquie a accueilli un nombre quatre fois plus élevé de Syriens que l'Union européenne, mais ne devrait toutefois pas les renvoyer vers une zone de guerre. »

La Turquie est un État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la Convention européenne des droits de l'homme, qui interdisent les arrestations ou détentions arbitraires.

La Turquie est également tenue de respecter le droit coutumier international du non-refoulement, qui interdit l’expulsion de personnes vers un pays où elles seraient exposées au risque de persécution, de torture ou d'autres mauvais traitements, ou de menace à leur vie.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2019/10/25/turkey-syrians-being-deported-danger

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Dans les médias

ParisMatch.be    LaPresse.ca    La Croix

Le Parisien

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