Skip to main content

Au Kenya, il faut agir contre les violences domestiques liées à la crise du COVID-19

Les mesures de confinement augmentent le risque de violences subies par les femmes et les filles

En début de soirée le 6 avril 2020, ces habitants de Nairobi rentraient chez eux, suite à l’instauration par le gouvernement d’un « couvre-feu » nocturne de 19 heures à 5 heures pour endiguer la propagation du coronavirus. © 2020 AP Photo/Brian Inganga

Pendant quatre jours, Juliet M., une adolescente kenyane âgée de 16 ans, a été détenue par un homme et agressée sexuellement. Elle a fini par être secourue par des voisins, et est maintenant soignée dans un refuge à Nairobi. Son agresseur aurait affirmé qu’il l’avait enlevée parce qu'il avait besoin d’être en compagnie d’une femme ou d'une fille (« needed female company ») lors du confinement imposé par le gouvernement dans le contexte du COVID-19.

Le gouvernement kenyan a adopté des mesures strictes pour lutter contre la propagation du coronavirus. Mais ces mesures, aussi nécessaires soient-elles, ont aussi des conséquences dangereuses pour les femmes et les filles, notamment en augmentant le risque de violence sexiste. La semaine dernière, le Conseil national de l'administration de la justice a signalé une « hausse importante du nombre d'infractions sexuelles dans de nombreuses régions du pays au cours des deux dernières semaines ».

Au Kenya, la violence est une réalité quotidienne pour les femmes et les filles. Selon les statistiques gouvernementales, 45 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques, et 14 % d’entre elles ont été victimes de violences sexuelles. De nombreux cas ne sont pas signalés aux autorités, et relativement peu de victimes bénéficient de soins médicaux, ou parviennent à obtenir justice.

Le gouvernement du Kenya devrait d’urgence protéger les femmes et les filles contre la violence pendant cette crise. Les campagnes de sensibilisation du public devraient mettre en évidence ce risque et fournir des informations précises sur la manière dont les victimes, dont certaines pourraient aussi avoir contracté le COVID-19, peuvent accéder aux soins et aux services d’aide dont elles ont besoin.

Texte complet en anglais :

www.hrw.org/news/2020/04/08/tackling-kenyas-domestic-violence-amid-covid-19-crisis

---------------------

Your tax deductible gift can help stop human rights violations and save lives around the world.

Région/Pays
Mots clés