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Pour les sans-abri à travers le monde, le statu quo n’est plus tolérable

De nombreux sans-abri se sont vu offrir l’accès à un lit pendant la pandémie, mais leur calvaire n’est pas un problème temporaire

Tents line a sidewalk on Golden Gate Avenue in San Francisco, Saturday, April 18, 2020. The state of California has made commitments to house people experiencing homelessness in hotels, motels, and RVs for the duration of the crisis. © 2020 AP Photo/Jeff Chiu

Partout dans le monde, les personnes sans abri sont confrontées à de graves risques. Mais ceci était déjà le cas avant la pandémie de Covid-19.

Dans de nombreux pays développés, le « sans-abrisme » est perçu aujourd’hui comme l’un des aspects de la société moderne. Certains gouvernements ont ouvertement douté qu’il y ait une solution à ce problème. Les sans-abri, et/ou personnes sans domicile fixe (SDF) vivent en marge de la société, souvent en tant que personnes invisibles. Leur droit fondamental à un logement convenable tend à être oublié par la société, et par les passants qui détournent les yeux en marchant rapidement dans la rue.

Mais dans de nombreux lieux où la pandémie de Covid-19 nécessite des efforts extraordinaires, la situation des sans-abri est actuellement perçue comme un problème de santé publique qu’il faut résoudre. Les personnes vivant dans la rue, dans des abris ou dans leur voiture sont plus vulnérables à des maladies hautement transmissibles comme le Covid-19. Mais comment peuvent-elles effectivement pratiquer la distanciation sociale, ou respecter des questions de quarantaine ? Comment suivre les recommandations d'hygiène, sans possibilité de se laver les mains, ou de laver son linge sale ?

Les refuges pour sans-abri présentent aussi des risques. Les conditions de surpeuplement peuvent mener à une propagation rapide du Covid-19, comme en témoignent les cas signalés dans des refuges bondés dans plusieurs villes américaines - San FranciscoLos AngelesBoston et Dallas - et ailleurs.

Face à cette pression, certains gouvernements ont fini par trouver un logement convenable pour des milliers de personnes dans des chambres d'hôtel vacantes, des domiciles figurant sur la plateforme Airbnb, ou d’autres types de logement individuel. Mais la plupart des gouvernements ont qualifié ces options de solutions à court terme dans un contexte de santé publique.

Aux Pays-Bas, le gouvernement s'est engagé à investir 200 millions d'euros dans des mesures contre le sans-abrisme en 2020 et 2021. Le Royaume-Uni a annoncé un investissement de 3,2 millions de livres sterling, suite à une précédente annonce concernant des dépenses de  492 millions de livres, pour cette même période 2020-2021.

En France, le gouvernement a mobilisé 50 millions d'euros et loué plusieurs centaines de chambres d'hôtel pour accueillir des sans-abri. Le gouvernement a aussi mis en place un programme de distribution de « chèques services » d’un montant global de 15 millions d'euros, afin de leur permettre d’acheter des produits d’alimentation et d’hygiène pendant la période de la pandémie.

En Allemagne, la ville de Berlin a ouvert des refuges d'urgence, et a mis à disposition 350 lits dans une auberge de jeunesse pour des sans-abri. Un centre d'aide, offrant des soins médicaux et psychologiques à ces personnes, a également été mis en place.

Aux États-Unis, l'État de Californie et plusieurs villes ont entrepris des efforts pour héberger des personnes sans abri dans des hôtels, des motels et des camping-cars pendant la durée de la crise.

Et pourtant, seuls quelques gouvernements, comme ceux du Royaume-Uni et des Pays-Bas, ont évoqué la nécessité d'une solution permanente au problème du sans-abrisme, et de mesures pour lutter contre les facteurs qui contribuent à ce problème.

Or, en vertu du droit international relatif aux droits humains, tout individu, sans exception, a le droit à un logement convenable. Les gouvernements devraient donc prendre toutes les mesures possibles afin que chaque citoyen et citoyenne puissent bénéficier de ce droit. Les préoccupations liées à la santé publique sont certes une raison de le faire. Mais un motif humanitaire fondamental est une raison plus importante.

Les mesures prises assez vite par certains gouvernements face à cette crise de santé publique montrent ce qui est réalisable lorsqu’il y a la volonté politique, des ressources, ainsi que le double objectif d’améliorer la situation collective tout en respectant la dignité individuelle. Ces mesures ouvrent la voie à des solutions sur le long terme, que les gouvernements devraient envisager pour éliminer le fléau du sans-abrisme.

Article intégral en anglais : en ligne ici.

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