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Turquie : Des policiers et vigiles de quartier impliqués dans des cas de torture

Les autorités devraient enquêter sur plusieurs incidents

Des policiers en tenue civile emmènent de force un homme dans la ville de Diyarbakır, dans le sud-est de la Turquie, en octobre 2016. © 2016 İlyas Akengin/AFP/Getty Images

(Istanbul, le 29 juillet 2020) - Des policiers  turcs, ainsi que des vigiles de quartier effectuant des patrouilles nocturnes, auraient commis de graves exactions contre au moins quatorze personnes à Diyarbakır et à Istanbul lors de six incidents au cours des deux derniers mois, selon des éléments de preuve crédibles examinés par Human Rights Watch.

Ces incidents s’inscrivent dans une série préoccupante d'arrestations violentes, de passages à tabac et de mauvais traitements de détenus, et devraient faire l'objet d'enquêtes approfondies. Dans quatre cas, les autorités ont toutefois réfuté publiquement les allégations d'abus, au lieu de s'engager à enquêter à leur sujet. Des informations et vidéos récemment diffusées par les médias semblent montrer trois autres incidents de ce type dans d'autres villes turques, mais Human Rights Watch n'a pas été en mesure de mener de recherches à leur sujet avant la publication de ce communiqué. 

« Le tendance à immédiatement nier les abus policiers, malgré les preuves de violences, de torture et de mauvais traitements lors d’incidents à Diyarbakır, est une réponse tristement fréquente mais inacceptable », a déclaré Tom Porteous, directeur adjoint de la division Programmes à Human Rights Watch. « Les autorités turques devraient sans tarder enquêter sur ces allégations crédibles d'abus graves, et traduire en justice les individus responsables. »

Dans deux incidents, des policiers ont fait irruption dans des domiciles et ont incité leurs chiens à attaquer des personnes, qui se sont retrouvées avec des marques de morsure sur leurs corps. Dans deux autres cas, des détenus suspectés d'être impliqués dans une attaque meurtrière contre des policiers auraient été battus et subi des abus, selon des images partagées par des comptes privés sur les réseaux sociaux. Dans tous les cas, les autorités ont affirmé - sans preuves - que les personnes alléguant des mauvais traitements par la police avaient violemment résisté lors de leur arrestation.

Human Rights Watch a également documenté un cas dans lequel des « vigiles nocturnes » ont maltraité un avocat, Cihat Duman et deux autres hommes à Istanbul. Duman a déclaré que le 5 juillet, il avait vu les vigiles en train de frapper les deux autres hommes dans un quartier central d'Istanbul, et avait voulu intervenir pour faire cesser ces violences. Les vigiles l'ont alors frappé et aspergé de gaz lacrymogène. Ils l’ont menotté et conduit à un  poste de police.

Une nette recrudescence des cas de torture et de mauvais traitements de détenus par la police a été observée en Turquie au cours des cinq dernières années, notamment depuis la tentative manquée de coup d'État de 2016. 

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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Le Figaro/AFP      L’Obs

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