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Angola : La police a tiré sur des manifestants pacifiques

Un homme a été tué, tandis que des activistes et d’autres manifestants ont été sévèrement battus

L’activiste angolais Nito Alves, allongé sur une civière après avoir été sévèrement battu par des hommes suspectés d’être des policiers en tenue civile, lors d'une manifestation pacifique anti-gouvernementale à Luanda, le 11 novembre 2020. © 2020 Privé

(Johannesburg, le 12 novembre 2020) - La police angolaise a recouru à des tirs à balles réelles, des gaz lacrymogènes et des chiens pour disperser une manifestation anti-gouvernementale pacifique dans la capitale, Luanda, le 11 novembre 2020, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Un  manifestant a été tué. La police a sévèrement battu les activistes Nito Alves et Laurinda Goveia, qui se trouvent dans un état critique, et a arrêté arbitrairement un troisième activiste, Luaty Beirão.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des personnes fuyant dans les rues de Luanda, alors que des policiers tirent des balles réelles et des gaz lacrymogènes sans discernement. Des policiers ont également battu des manifestants avec des matraques, dont certains ont ensuite été conduits dans des fourgons de police vers des lieux inconnus, selon des témoignages recueillis par Human Rights Watch.

« Les tirs de la police sur des manifestants pacifiques sont des actes inacceptables et criminels », a déclaré Zenaida Machado, chercheuse senior auprès de la division Afrique à Human Rights Watch. « Le gouvernement devrait mener une enquête approfondie sur l'utilisation par la police d'une force létale excessive, et demander des comptes aux responsables. »

Aux premières heures du 11 novembre, jour de l'indépendance de l'Angola, des milliers de policiers lourdement armés et de policiers en civil ont été déployés dans les rues de Luanda avant une manifestation antigouvernementale organisée par des groupes de la société civile pour demander des mesures favorisant la création d’emplois, et des élections locales en 2021.

La police a installé des barrages routiers et fermé les routes principales menant aux quartiers de Cacuaco, Benfica et Viana, selon les médias locaux. Un journaliste a déclaré à Human Rights Watch qu’il y avait une « présence massive » de policiers avec des chiens près du cimetière de Santa Ana, un point de rencontre choisi par les organisateurs de la manifestation. La police a dispersé les manifestants qui tentaient de se rassembler à l’entrée du cimetière avec des gaz lacrymogènes, et les ont battus avec des matraques, comme le montre une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Les Principes fondamentaux des Nations Unies sur le recours à la force et l'utilisation des armes à feu par les responsables de l'application des lois interdisent « l’utilisation d’armes à feu et de munitions qui causent des blessures injustifiées ou présentent un risque injustifié ». 

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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