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États-Unis : Biden devrait rétablir l’interdiction des mines terrestres

La nouvelle édition d’un rapport mondial détaille progrès et revers dans la campagne visant à interdire ces armes

Un spécialiste du déminage sécurise une zone où sont enfouies des mines antipersonnel à Algeciras, (département de Huila), en Colombie, en juillet 2020. © 2020 Campagne colombienne pour l'interdiction des mines terrestres (CCCM)

(Genève, le 12 novembre 2020) – Le président élu des États-Unis, Joe Biden, devrait rétablir la politique américaine interdisant la production et l’acquisition de mines antipersonnel , ainsi que leur utilisation en dehors de la péninsule coréenne, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch lors de la publication du rapport mondial annuel surveillant la mise en œuvre du traité international interdisant ces armes. Afin de contribuer à l’effort de prévention de nouvelles victimes des mines terrestres, les États-Unis devraient adhérer sans délai à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel.

Le rapport de 116 pages, intitulé Landmine Monitor 2020, est la publication phare de l’Observatoire des mines de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines terrestres (ICBL), la coalition mondiale d’organisations non gouvernementales récompensée par le prix Nobel de la paix en 1997.

« La plupart des pays ont interdit les mines terrestres pendant plus de deux décennies, mais l’administration Trump a cherché sans relâche à conserver leur usage», a déclaré Steve Goose, le directeur de la division Armes de Human Rights Watch et le président de l’ICBL. « Le président élu Biden devrait revenir sur cette politique rétrograde et apporter son soutien à l’interdiction, largement soutenue, des mines terrestres,. »

Le rapport « Landmine Monitor 2020 » sera rendu public lors de la 18ème réunion des États parties à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, qui s’ouvrira au Palais des Nations à Genève le 16 novembre.

Le 31 janvier 2020, une directive politique de l’administration Trump a ouvert la voie à de nouvelles productions, acquisitions et utilisations américaines de mines antipersonnel. Le ministère de la Défense a affirmé que les mines antipersonnel sont un « outil vital ». Cependant, les États-Unis se sont servis pour la dernière fois en 1992 des mines antipersonnel et ne les ont plus exportées depuis cette année-là ni produites depuis 1997.

Cette décision de l’administration Trump a mis fin à des années de mesures prises par les précédentes administrations américaines pour aligner leurs politiques et pratiques sur les dispositions de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel. Ce traité interdit les mines antipersonnel à l’échelle mondiale et exige le déminage, la destruction des stocks existants et la fourniture d’une assistance aux victimes. Au total, 164 pays adhèrent à ce traité, dont tous les États membres de l’OTAN, à l’exception des États-Unis.

En février, la campagne Biden avait critiqué la politique de l’administration Trump en matière de mines terrestres, en la qualifiant d’« acte imprudent de plus » qui « mettra davantage de civils en danger » et d’« inutile d’un point de vue militaire ». Biden s’est engagé à « revenir rapidement sur cette décision fort peu judicieuse ».

Comme le signale le rapport « Landmine Monitor 2020 »,  que les forces gouvernementales du Myanmar ont continué à recourir à des mines antipersonnel en 2019 et au premier semestre 2020. Au cours de cette période, des groupes armés non étatiques ont utilisé des mines terrestres en Afghanistan, en Colombie, en Inde, en Libye, au Myanmar, au Pakistan, et probablement ailleurs. Human Rights Watch et d’autres organisations examinent les allégations de nouvelles utilisations de mines antipersonnel par les forces nord-coréennes.

En vertu de la Convention, les États parties ont détruit au total plus de 55 millions de mines terrestres. En 2019, la Grèce et l’Ukraine ont détruit au total plus de 269 000 mines, mais les deux pays sont en violation du traité après avoir échoué à détruire leurs stocks dans les délais impartis.

La campagne a identifié au moins 5 484 nouvelles victimes des mines terrestres et de restes explosifs de guerre en 2019, constatant que, dans 81% des cas pour lesquels des informations étaient disponibles, les victimes étaient des civils. Les enfants représentaient 43% de l’ensemble des pertes civiles pour lesquelles l’âge de la victime était connu. Il y a eu 1 538 nouvelles victimes de mines en Afghanistan, 432 au Mali et 324 au Yémen. Cependant, de nombreuses victimes des mines terrestres ne sont pas enregistrées.

Selon le rapport «  Landmine Monitor 2020 », 60 pays et autres zones contiennent des mines terrestres non éradiquées, et 31 États parties ont achevé le déminage des zones touchées en vertu de la Convention.

« Pour se conformer à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, plusieurs pays doivent faire des progrès significatifs pour détruire leurs stocks, déminer les zones infestées, prêter assistance aux victimes et veiller à ce que leurs législations sanctionnent toute violation », a conclu Steve Goose. « Le plein respect de ces dispositions est essentiel pour garantir que la Convention prévienne l’apparition de nouvelles souffrances. »

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#US : Le président élu Biden devrait soutenir l’interdiction des #mines #terrestres #antipersonnel, selon HRW. Elles continuent de tuer ou blesser des civils en #Afghanistan, en #Colombie, en #Libye, au #Myanmar et ailleurs. https://t.co/sNbl7xGE9I #LandmineMonitor2020 #ICBL

— HRW en français (@hrw_fr) November 12, 2020

Guerres - Le Covid a perturbé le #déminage. Le rapport 2020 copublié par la Campagne internationale pour l’interdiction des mines terrestres (ICBL) fait le point sur ces armes dangereuses. https://t.co/8gJBpBvdHF via @tdgch

— HRW en français (@hrw_fr) November 12, 2020

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