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États-Unis : Le président élu Biden devra agir pour garantir les droits de tou.te.s

La priorité doit être donnée à la justice raciale et économique, à l’accès aux soins médicaux et aux actions pour le climat

Joe Biden, président élu des États-Unis dont la victoire a été confirmée le 7 novembre 2020, photographié à Wilmington (Delaware) le 5 novembre, au surlendemain de l’élection, aux côtés de sa colistière du Parti démocrate Kamala Harris. © 2020 AP Photo/Carolyn Kaster

(New York, le 12 novembre 2020) – Le président élu des États-Unis, Joe Biden, devrait s’atteler à l’élaboration d’un plan exhaustif pour que la prochaine administration donne la priorité aux droits humains, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. L’administration Biden ne devra pas se contenter de démanteler les politiques régressives de l’administration précédente, mais aspirer à mettre les États-Unis sur la voie du respect des droits humains, aussi bien dans le pays qu’à l’étranger. Pour cela, il faudra notamment s’attaquer au racisme systémique, au réchauffement climatique et au droit à la santé, y compris les droits reproductifs et sexuels, et se tenir aux côtés des défenseurs des droits humains du monde entier, au lieu de soutenir des dirigeants commettant des abus. 

« Le président élu Biden devrait tenir compte du message adressé par les électeurs, qui appellent de leurs vœux une justice raciale, des soins médicaux abordables et des politiques économiques protégeant la planète et les personnes dans le besoin », a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Il devrait agir rapidement pour faire marche arrière sur les politiques les plus dommageables de l’administration Trump et pour contribuer à bâtir une société où tout le monde vit dans la dignité et la liberté. »

Human Rights Watch a publié une série de recommandations à l’attention de la nouvelle administration, portant d’une part sur les politiques nationales, d’autre part sur les mesures de politique étrangère

Sur le plan de la politique intérieure, l’administration Biden devrait regarder en face l’histoire américaine de discrimination raciale systémique, appuyer des lois et politiques luttant contre les disparités raciales dans le système pénal, traiter les immigrés de façon juste et digne, favoriser l’égalité des sexes et interdire la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Biden devrait se fixer comme priorité de collaborer avec le Congrès pour garantir l’accès aux soins médicaux, en particulier pour les femmes et les personnes handicapées, et pour apporter une aide économique, dans le cadre du Covid-19, à ceux qui en ont le plus besoin, ainsi qu’une éducation équitable pour tous les enfants du pays.

Pour ce qui est de la politique étrangère, Biden devrait tenir sa promesse de réintégrer les Accords de Paris sur le climat et annuler le retrait du pays de l’Organisation mondiale de la santé. Par ailleurs l’administration Biden devrait immédiatement abroger la « règle du bâillon mondiale », qui limite l’aide américaine aux centres de santé au moyen de préceptes préjudiciables anti-avortement, et restaurer les financements en faveur du Fonds des Nations Unies pour la population. Biden devrait dissoudre la Commission des droits inaliénables du département d’État des États-Unis, qui cherche à créer une hiérarchie des droits incompatible avec le droit international relatif aux droits humains et avec les obligations légales internationales des États-Unis, et annuler le décret présidentiel permettant d’infliger des sanctions destinées à saper le travail de la Cour pénale internationale. Enfin son administration devrait cesser de vendre des armes à ceux qui enfreignent les droits humains, s’engager en faveur de l’interdiction des mines terrestres antipersonnel et des armes à sous-munitions, et garantir que les civils subissant des préjudices dus aux actions militaires américaines soient traités avec équité.

Le 9 novembre, les pays siégeant au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies ont examiné les réalisations des États-Unis en matière de droits humains, et proposé des recommandations, portant entre autres sur la garantie du droit à la santé – y compris la santé sexuelle et procréative –, sur la non-discrimination, les droits électoraux, les pratiques policières ainsi que sur l’égalité des sexes. L’administration Bien devrait renouer le dialogue avec le Conseil des droits de l’homme, notamment en acceptant les recommandations de l’Examen périodique universel, qui découlent du droit international relatif aux droits humains, et en se montrant à la hauteur de ses obligations vis-à-vis des droits humains, identifiées par le Conseil.

« Cela ne suffit pas que la désastreuse ère de Trump touche à sa fin », a conclu Kenneth Roth. « Biden aura besoin d’amener de profondes transformations avant que les États-Unis aient, de façon crédible, leur mot à dire sur les droits humains dans le monde. »

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