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La CPI rendra bientôt son verdict dans le procès d’un ex-chef de la LRA

Le verdict dans l’affaire Dominic Ongwen sera rendu le 4 février

Dominic Ongwen, un commandant ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur, attend l'arrivée du juge au moment de sa première comparution devant la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, aux Pays-Bas, le lundi 26 janvier 2015. © (AP Photo/Peter Dejong, Pool)

(La Haye) –Le procès devant la Cour pénale internationale (CPI) d’un ancien commandant de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), Dominic Ongwen, à l’issue duquel un verdict doit être rendu le 4 février 2021, a été un pas important vers la justice pour les atrocités commises par ce groupe armé  dans le nord de l’Ouganda, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch, qui publie un document « Questions-réponses » et un article de fond à ce sujet le 27 janvier.

Le document « Questions-réponses » détaille les antécédents d’Ongwen et revient sur les principales questions soulevées par le procès, qui s’est déroulé de décembre 2016 à mars 2020. Le document couvre également les implications de ce procès pour l’Ouganda, la LRA et la CPI. L’article de fond se penche sur les défis posés par la condamnation d’Ongwen dans le cas où sa culpabilité serait prononcée. Enlevé par la LRA alors qu’il était encore enfant, Ongwen a été enrôlé de force dans les rangs de ce groupe armé, et a donc été une victime ainsi qu’un auteur présumé de violations des droits humains.

« L’annonce prochaine par la CPI du verdict lors de son premier procès contre un dirigeant de la LRA est un progrès important vers l’établissement des responsabilités pour ce groupe rebelle, qui a provoqué le chaos en Ouganda et dans plusieurs États voisins pendant des années », a déclaré Elise Keppler, directrice adjointe du programme Justice internationale de Human Rights Watch. « Cela met également en évidence les défis à relever pour établir de telles responsabilités lorsqu’un enfant lui-même victime finit par devenir l’un des dirigeants d’un tel groupe à l’âge adulte. »

Ongwen, qui était un haut responsable de la LRA, est le premier dirigeant de ce groupe à être jugé devant la CPI. Il est sous le coup de 70 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, dont meurtre, viol, esclavage sexuel et actes de torture. Ongwen est le seul dirigeant de la LRA inculpé par la CPI à se trouver en détention. Le chef du groupe, Joseph Kony, est toujours en fuite et trois autres personnes inculpées sont déclarées ou présumées mortes.

La LRA est apparue en 1987 dans le nord de l’Ouganda parmi les communautés de la région d’Acholi du pays, qui avaient enduré de graves abus de la part des gouvernements ougandais successifs. La campagne antigouvernementale avait initialement reçu un soutien populaire, qui a décliné au début des années 1990 à mesure que la LRA devenait de plus en plus violente à l’encontre des civils.

Des dizaines de milliers d’Ougandais ont été tués par la LRA ou ont perdu la vie lors d’affrontements entre ses membres et les forces armées ougandaises, et plus de 1,9 million de personnes ont été déplacées de leurs foyers. Le groupe a enlevé quelque 25 000 enfants ougandais, principalement pour en faire des soldats ou les forcer au mariage avec des commandants de la LRA.

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