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Syrie : L'accès au vaccin anti-Covid devrait être élargi et équitable

Les entraves à l’accès sont aggravées par les infrastructures endommagées et une approche partielle

Un médecin vérifie la température d'un homme dans un centre sanitaire à Jisr Al Shughur (gouvernorat d'Idlib) dans le nord-ouest de la Syrie, près de la frontière turque, le 2 mai 2020. Ce centre a été mis en place afin de lutter contre la propagation du Covid-19 dans cette région. © 2020 Anas Alkharboutli/picture-alliance/dpa/AP Images

(Beyrouth, le 2 février 2021) - Les organisations humanitaires internationales devraient recevoir tout le soutien nécessaire pour assurer une distribution soutenue et équitable de vaccins contre le Covid-19 dans toute la Syrie, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Ces vaccins devraient aussi être accessibles dans les zones contrôlées par des groupes non affiliés au gouvernement.

Bien que le gouvernement syrien porte la responsabilité principale de la fourniture de soins de santé sur l’ensemble de son territoire, il a à plusieurs reprises bloqué l’acheminement d’aide humanitaire sous forme de nourriture, de médicaments et d’aide vitale aux opposants politiques et aux civils habitant dans certaines régions. En outre, l’incapacité du Conseil de sécurité de l’ONU à maintenir un système d’aide transfrontalière vers le nord-est de la Syrie fragilise la distribution de vaccins aux deux millions de personnes qui vivent dans cette region.

« Les organismes qui comptent fournir à la Syrie des vaccins contre le Covid-19 devraient s’assurer autant que possible que ces vaccins puissent aussi parvenir aux personnes les plus vulnérables, où qu'elles se trouvent dans le pays », a déclaré Sara Kayyali, chercheuse sur la Syrie à Human Rights Watch. « Le gouvernement syrien a déjà utilisé les obstacles aux soins de santé comme arme de guerre, mais poursuivre cette stratégie avec le vaccin nuirait à la lutte mondiale contre la pandémie. »

Le 15 décembre 2020, le gouvernement syrien a soumis une demande officielle pour participer au mécanisme COVAX, une initiative mondiale visant à élargir l'accès au vaccin contre le Covid-19. Le COVAX est codirigée par l'Organisation mondiale de la santé, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et par l’Alliance Gavi. Cependant, il n’est pas certain que le plan syrien comprenne toutes les régions du pays.

Le 21 janvier, le ministre syrien de la Santé a déclaré que l’une des conditions les plus importantes de la distribution du vaccin en Syrie était que celle-ci « n’affecte pas la souveraineté de la Syrie ». Ces propos laissent craindre que le gouvernement ait omis d’inclure la région du nord-est, qu'il ne contrôle pas, dans ses plans de distribution du vaccin.

Au 12 janvier, le ministère syrien de la Santé a annoncé qu'il y avait eu 12 462 cas de Covid-19 dans les zones contrôlées par le gouvernement depuis le début de la pandémie. Selon les chiffres officiels, il y aurait eu 8 227 cas dans le nord-est du pays, et 20 717 cas dans le nord-ouest. Toutefois, de nombreux médecins et des groupes d'aide humanitaires estiment que les chiffres sont probablement beaucoup plus élevés, en raison des capacités de test limitées et de la difficulté d’obtenir des informations fiables, en particulier dans le nord-est de la Syrie.

Environ 70 % des professionnel.le.s du secteur de la santé ont fui la Syrie, en raison du conflit. Plus de 50 % des infrastructures de santé ont été endommagées ou détruites lors de 600 attaques contre des installations médicales, menées principalement par l'alliance militaire syro-russe, selon Physicians for Human Rights.  

Le droit international humanitaire exige que toutes les parties à un conflit armé autorisent et facilitent de manière impartiale l’acheminement rapide et sans entrave d'aide humanitaire aux civils qui en ont besoin.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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OLJ/AFP      Journal de Montréal        Courrier international

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