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Myanmar : Vague d’arrestations de manifestants

Parmi les centaines de détenus figurent aussi des représentants du gouvernement civil et des médecins

Deux manifestants aperçus derrière les barreaux des petites fenêtres d’un véhicule de police à Mandalay, au Myanmar, le 9 février 2021. Leur salut à trois doigts symbolise leur opposition au coup d’État du 1er février. © 2021 Kaung Zaw Hein/SOPA Images/Sipa USA via AP Images

(Bangkok, 13 février 2021) - La junte militaire du Myanmar devrait immédiatement libérer sans condition les personnes arrêtées arbitrairement depuis le coup d’État du 1er février et abandonner les charges à leur encontre, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Parmi les détenus figurent des dirigeants politiques, des représentants du gouvernement civil, des fonctionnaires, des activistes, des étudiants, des médecins, et des personnes ayant manifesté contre le coup d'État.

L'Association d'assistance aux prisonniers politiques de Birmanie (AAPP) a rapporté le 12 février qu'au moins 326 personnes avaient déjà été arrêtées à cette date, dont 303 qui étaient toujours détenues, mais que ce nombre était probablement beaucoup plus élevé. La grande majorité de ces personnes sont détenues sans faire l’objet d’une inculpation.

« Face à la répression croissante par la junte birmane, la communauté internationale devrait d’urgence faire pression pour obtenir la libération immédiate des détenus », a déclaré Manny Maung, chercheuse sur le Myanmar. « L'armée est en train de réappliquer son ancien système combinant arrestations ciblées et détentions arbitraires, afin de susciter une peur généralisée. »

Dans la nuit du 10 février, le Conseil d'administration d'État (State Administration Council, SAC) mis en place par l'armée a multiplié les arrestations. Au moins 23 présidents et membres de la Commission électorale de l'Union ont été placés en détention, dans les 14 divisions administratives (7 régions et 7 États) du pays.

Le 1er février, lors du coup d’État, les autorités militaires avaient déjà arrêté la dirigeante du gouvernement Aung San Suu Kyi, le président Win Myint, et le président de la Commission électorale Hla Thein.

Les arrestations nocturnes se sont poursuivies le 11 février, visant de nombreuses personnes dont l’avocat Myo Aung, dans le canton de Myawaddy (État de Karen), ainsi que plusieurs médecins. Des images enregistrées par une caméra de vidéosurveillance d'une clinique du canton d'Ingapu (région d'Irrawaddy) et diffusées sur les réseaux sociaux montrent des policiers armés emmenant de force le Dr Pyae Phyo Naing. L’un de ses collègues a déclaré à Human Rights Watch que la police n'avait pas présenté de mandat d'arrêt, et qu'il pensait que le médecin avait été ciblé en raison de sa participation présumée à des manifestations contre le coup d'État.

Le 12 février était la septième journée consécutive de manifestations de centaines de milliers de personnes contre le coup d'État. Les tensions se sont intensifiées après les incidents du 9 février, lors desquels la police a recouru à la force létale dans la capitale, Naypyidaw, tirant à balles réelles contre des manifestants. Une jeune femme, Mya Thwe Thwe Khine, a été grièvement blessée à la tête par un tel tir. La police anti-émeute a aussi tiré sur des manifestants près de l'université de Mawlamyine dans l’État de Môn, et blessé trois personnes, selon la Croix-Rouge du Myanmar.

Selon le Principe 11 des Principes des Nations Unies pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d'emprisonnement, une personne ne peut être maintenue en détention « sans avoir la possibilité effective de se faire entendre sans délai par une autorité judiciaire ou autre ».

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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