Le 29 mars, des représentants des gouvernements, de grandes entreprises et des sociétés civiles ont commencé à se réunir physiquement - et virtuellement - à Mexico pour donner le coup d’envoi du Forum Génération Égalité, réuni à l’initiative d’ONU Femmes. Durant deux jours, ils dévoileront un programme d’action sur 10 ans visant à accélérer la marche vers l’égalité des sexes.
Au cours des prochains mois, ces participants sont censés consolider un soutien à ces objectifs qui soit « décisif », « évolutif » et « mesurable », avant de se retrouver à l’occasion d’une ultime réunion du Forum, fin juin à Paris, pour annoncer leurs contributions respectives en matière de financement, de plaidoyer, de politique ou de programme.
Ce processus marque le 25ème anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, qui s’est tenue en 1995 à Pékin et a permis de renforcer « les droits des femmes en tant que droits humains » et de créer une vision forte, ainsi qu’un plan d’action en vue de parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Depuis lors, le bilan comporte des succès encourageants, tels que des changements significatifs survenus à travers le monde en matière d’accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi et aux libertés individuelles pour les femmes et les filles, ainsi qu’une reconnaissance accrue des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT). Les protections juridiques se sont étendues: par exemple, 155 pays disposent désormais de lois contre les violences conjugales.
Mais globalement, les progrès ont été beaucoup trop lents et les gouvernements ont souvent failli à leur responsabilité de consacrer des ressources adéquates et de donner la priorité à la cause de l’égalité entre les sexes.
Comme l’ont révélé, plus tôt ce mois-ci, des statistiques mises à jour de l’Organisation mondiale de la santé, le taux des violences sexistes demeure tragiquement élevé, une femme sur trois dans le monde ayant subi des violences conjugales ou des violences sexuelles hors mariage, voire les deux. Trente-huit pour cent des meurtres de femmes commis dans le monde ont pour auteur leur partenaire intime.
La pandémie de Covid-19 constitue une menace pour beaucoup des avancées réalisées jusqu’ici. Par exemple, le nombre de filles non scolarisées a chuté de 79 millions entre 1998 et 2018, mais la pandémie a provoqué la fermeture totale pendant un an d’écoles fréquentées par 168 millions d’enfants. La pratique des mariages précoces, la pauvreté et des responsabilités ménagères accrues font que de nombreuses filles ne reprendront pas le chemin de l’école.
Le Forum Génération égalité de cette année représente une occasion de tirer les leçons du passé et de combiner volonté politique, financements et mécanismes de contrôle, pour faire avancer plus vite et plus efficacement l’objectif de l’égalité entre les femmes et les hommes.
En 2020, les participants au Forum économique mondial ont estimé qu’il faudrait plus de 250 ans pour parvenir à l’égalité entre les sexes. À ce rythme, même les petites-filles des bébés nés aujourd’hui ne connaîtront pas l’égalité. Il est nécessaire d’agir de manière audacieuse pour soutenir les milliards de femmes et de filles de cette génération et de la suivante dans l’exercice de leurs droits et de leurs libertés, afin qu’elles vivent en réalisant pleinement leur potentiel.
-------------------------
Tweets
