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Le camp de réfugiés de Nibok sur Nauru, le 3 septembre 2018. © 2018 Jason Oxenham/AP Photo

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

L'Australie ne détient plus aucun réfugié sur l'île de Nauru. Le dernier réfugié détenu sur cette île dans le cadre de la politique abusive de relocalisation des demandeurs d’asile du gouvernement australien a finalement été évacué vers l'Australie, ce qui est une bonne nouvelle. 

On espère maintenant que l'Australie, et le reste du monde, se rendront enfin compte de l'échec de ces politiques.

Le soi-disant « modèle australien » – parfois qualifié d’ « externalisation », de « délocalisation » ou de « sous-traitance » - a été admiré à tort et réutilisé ailleurs par des politiciens sans scrupules dans le monde entier pendant des années. 

On a vanté ses prétendus mérites au sein de l’UE et le Danemark a proposé de renvoyer des demandeurs d'asile en détention au Rwanda, un pays connu pour ses tortures en détention

Le gouvernement britannique a également voulu imiter l’Australie en renvoyant des personnes au Rwanda, la ministre de l'Intérieur déclarant même étrangement que ce n'était pas seulement son « rêve », mais aussi son « obsession ».  La Cour d'appel vient de déclarer ce matin que ce projet était illégal - une autre bonne nouvelle.

Et, bien sûr, les États-Unis pratiquent également la « sous-traitance » depuis des années. Sous Biden et Trump, les autorités américaines forcent les demandeurs d'asile à attendre interminablement au Mexique, où ils risquent d'être kidnappés, violés et extorqués.  

Et malgré les bonnes nouvelles concernant Nauru, l'Australie maintient encore en détention environ 80 réfugiés et demandeurs d'asile dans l'incertitude en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

L'« attrait » de l'externalisation reposait sur une sorte de sadisme politique. Les politiciens promettaient d'être « durs » envers les demandeurs d'asile, c'est-à-dire cruels et vicieux envers des personnes désespérées et impuissantes. Cela, disaient-ils aux électeurs, dissuaderait les gens de venir.

La vérité, c'est que cette politique a été incroyablement coûteuse, qu'elle a donné lieu à d'effroyables violations des droits humains et qu'elle n'a dissuadé personne.

L'Australie a dépensé des milliards pour transférer 3 127 demandeurs d'asile et réfugiés vers Nauru et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'année dernière, le système a apparemment coûté 22 millions de dollars australiens par personne détenue à Nauru (14,5 millions de dollars américains). 

Les abus engendrés par ces dépenses sont évidents. HRW a documenté comment des personnes et des familles avec enfants ont passé des années à vivre dans des conditions insalubres dans ces centres, où ils ont subi des traitements dégradants et inhumains, des violences et des négligences médicales. Au moins 14 personnes soumises au système australien de détention délocalisée sont mortes, la moitié d'entre elles de suicide ou de suspicion de suicide.

Et la politique de la délocalisation n'a pas « fonctionné », même pour les aspects les plus limites que les politiciens avaient promis. Les personnes désespérées en quête de sécurité et d'une vie meilleure continuent de venir. Elles ne vont pas cesser de fuir la guerre et l'oppression simplement à cause de menaces de les renvoyer dans un pays tiers à leur arrivée.

Le fait que la délocalisation des réfugiés ait été un échec coûteux, abusif et illégal ne devrait surprendre personne, à l'exception peut-être de quelques politiciens qui ont cru à leurs propres slogans et d'une partie du public qui s’est laissé convaincre par les remèdes de charlatan pourtant coûteux des politiciens.

Mais aujourd'hui, cela devrait être évident pour tout le monde: la cruauté n'est jamais une bonne politique.

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