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L’ogive d'une roquette Uragan de la série 9M27K, qui a atterri devant la maison d'une femme vivant sur la rive gauche de la rivière Siverskyi Donets à Izioum en 2022, lorsque les forces ukrainiennes combattaient les forces russes qui occupaient alors cette zone. Chaque roquette Uragan est munie de 30 sous-munitions 9N210 ou 9N235. Celle-ci semblait avoir été tirée à partir d’un emplacement proche des positions ukrainiennes. © 2022 Privé © 2022 Human Rights Watch 

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

Nous sommes en 2034. La guerre, qui est maintenant terminée depuis longtemps, est encore un cauchemar pour ceux qui sont assez âgés pour l'avoir vécue, mais pour les enfants nés au cours des années de prospérité qui ont suivi, ce n'est même pas un souvenir. 

Ils dorment profondément la nuit et, le jour, ils courent dans les champs et les forêts en bordure du village, aussi insouciants que n'importe quels enfants : ils rient, crient, jouent à chat ou à cache-cache.

Jusqu'au jour où un garçon aperçoit quelque chose sous un buisson. Cela ressemble un peu à une canette de soda, pense-t-il, mais des pétales dépassent d'une extrémité. Il appelle son amie et donne un coup de pied dans l’objet pour le retourner.

Il y a un éclat et un craquement assourdissant. Des centaines de petites billes de métal jaillissent dans toutes les directions. 

Lorsque l'ambulance arrive, elle ne peut rien faire pour le garçon. Quant à la jeune fille qui marchait vers lui, elle survivra, mais elle devra subir une série d’opérations chirurgicales reconstructives sur son visage pendant des années.

Ils avaient tous les deux huit ans. Ils n'étaient même pas nés au moment de la guerre, mais ils en ont tout de même été des victimes, à cause du fait que les armées en conflit ont utilisé des armes à sous-munitions. 

Cette histoire est fictive mais le danger lui est bien réel. Les armes à sous-munitions sont des armes utilisées par l'artillerie, les roquettes, les missiles et les avions qui s'ouvrent en plein vol et dispersent des dizaines ou des centaines de bombes sur une large zone, de la taille d'un ou deux terrains de football. Il est pratiquement impossible pour ceux qui les tirent de viser des cibles militaires sans causer des pertes civiles. En bref, l'utilisation de ces bombes constitue presque à coup sûr un crime de guerre.

De plus, nombre de ces bombes n'explosent pas lors de leur première utilisation et restent là pendant des années, comme des mines terrestres.

Il existe une convention internationale contre les armes à sous-munitions ; 123 pays l'ont signée ou ratifiée, mais la Russie, l'Ukraine et les États-Unis sont les trois pays qui ne l'ont pas fait.

Je mentionne la Russie et l'Ukraine parce que ces deux pays utilisent des armes à sous-munitions en Ukraine aujourd'hui, blessant et tuant des civils

Je mentionne les États-Unis parce que le gouvernement américain serait sur le point de décider s’il va transférer des stocks d'armes à sous-munitions à l'Ukraine. La décision appartient désormais à Joe Biden. 

De nombreux lecteurs comprendront que des gouvernements étrangers veuillent aider l'Ukraine à se défendre contre l'invasion et l'occupation atroces de l'Ukraine par la Russie, sous la direction de Vladimir Poutine, un homme qui, après tout, est recherché par la Cour pénale internationale pour des enlèvements massifs d'enfants ukrainiens

Mais si l'objectif de ce soutien est une Ukraine libre, où les enfants peuvent grandir en toute sécurité - où ils peuvent courir dans les champs et les forêts comme les enfants devraient pouvoir le faire partout - l'utilisation d'armes à sous-munitions n'est pas le moyen d'y parvenir.

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