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Une foule de personnes rassemblée devant un poste de police lors de la manifestation "Solidarité avec Joanna" à Cracovie, en Pologne, le 25 juillet 2023. © 2023 Beata Zawrzel/NurPhoto via AP Photo

La police s’est présentée sans prévenir au domicile de Joanna à Cracovie, en Pologne, après qu'elle a contacté son médecin.

Deux policiers ont fouillé son appartement et lui ont demandé son téléphone. Pour eux, « cela pourrait être une preuve du crime » - sans lui dire de quel crime il s'agissait.

Les policiers l'ont ensuite escortée à l'hôpital à bord d’une ambulance. Ils l’ont empêché d’appeler qui que ce soit pour lui dire où elle allait.

Ils ont emmené Joanna (32 ans) à l'hôpital, où elle s’est retrouvée entourée d'autres policiers dans une salle d'examen. Dans un second hôpital, d'autres policiers lui ont ordonné de se déshabiller, de s'accroupir et de tousser, sans lui donner aucune explication.

Elle indique s'être sentie comme un animal pris au piège. « J'avais l'impression de ne plus être un être humain. »

 « Qu’est-ce que vous me voulez ?! » leur a-t-elle crié.

Ce qu'ils lui voulaient, c’étaient des preuves liées à l'avortement médicamenteux qu'elle s'était administré seule en avril dernier. Peu importe si elle avait obtenu les pilules de manière légale ou non. Dans la Pologne d'aujourd'hui, les autorités vous traqueront, vous harcèleront et essaieront de vous humilier quoi qu'il arrive.

En bref, c’est une chasse aux sorcières.

Pour être précis, la loi polonaise ne criminalise pas l'avortement en soi, mais plutôt le fait de réaliser un avortement ou d'aider quelqu'un à y avoir recours (à l’exception de situations très restreintes). Le gouvernement, bien connu pour ses abus en matière d'État de droit en général, recherche tout ce qui pourrait l’aider à poursuivre des membres de la famille, des amis et des professionnels de la santé.

Le zèle dont font preuve les autorités dans cette chasse aux sorcières est inquiétant. Dans un autre cas, la recherche de preuves par la police a consisté à pomper la fosse septique du domicile d’une femme de 41 ans qui avait fait une fausse couche.

Ce climat de peur fait froid dans le dos. Joanna a été arrêtée après avoir été dénoncée à la police par son psychiatre.

De nos jours, en Pologne, n'importe qui peut être victime d'un abus de pouvoir de la part du gouvernement.

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