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Le complexe d’Al-Ruwais, aux Émirats arabes unis, comprenant une raffinerie et des usines pétrochimiques. Une flamme était visible au-dessus d’une torchère où brûlaient des gaz résiduaires, le 14 mai 2018. © 2018 Christophe Viseux/Bloomberg via Getty Images

Attendue de longue date, la 28ème conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques s'ouvre aujourd'hui à Dubaï.

Mieux connue sous le nom de COP28, la conférence a attiré l'attention des médias internationaux au cours des derniers mois en raison de l’étrangeté – et de l'hypocrisie – de sa tenue aux Émirats arabes unis (EAU). Ce pays est l'un des plus grands producteurs de pétrole au monde et l'un des plus importants émetteurs de gaz à effet de serre par habitant, le principal moteur de la crise climatique.

Ce qui est peut-être le plus attendu de ce rassemblement de 13 jours, c'est une reconnaissance officielle de la nécessité d'éliminer progressivement tous les combustibles fossiles. Selon les termes utilisés par les personnes qui passent beaucoup de temps à négocier lors de conférences internationales comme celle-ci, il devrait y avoir une « référence explicite » à ce point essentiel dans le « document final » de la COP28.

Compte tenu de ses nombreux effets dévastateurs sur l'homme, la crise climatique est une question fondamentale de droits humains. L'humanité doit s'attaquer au changement climatique non pas pour sauver la planète, mais pour en sauver la population.

La perspective qu'une conférence sur le climat organisée par les Émirats arabes unis aboutisse à ce résultat indispensable n'est, disons, pas encourageante – en particulier au vu de l'actualité récente.

Plus tôt cette année, les Émirats arabes unis ont annoncé qu'ils élargissaient tous les aspects de leurs activités liées aux combustibles fossiles. Et il y a quelques jours, de nouvelles révélations ont mis en avant le fait que les Émirats arabes unis prévoyaient de profiter de leur rôle d'hôte des négociations des Nations Unies sur le climat pour conclure de nouveaux accords pétroliers et gaziers avec d'autres pays.

Le fait que ceux qui militent en faveur de l'action climatique soient entravés par les politiques menées de longue date aux Émirats arabes unis, qui restreignent considérablement la liberté d'expression, la liberté de réunion et la liberté d'association, n'arrange certainement pas les choses. Dans un pays aussi répressif, les militants de la société civile, les défenseurs des droits humains et les journalistes présents à la COP28 seront-ils en mesure de participer de manière significative et d'inciter à l'action ?

Pourront-ils réclamer l'abandon progressif des combustibles fossiles ?

Comme le souligne mon collègue Richard Pearshouse, directeur de la division Environnement à HRW : « De nombreux militants climatiques qui se rendent à la COP28 s'inquiètent sérieusement de leur propre sécurité dans un pays hôte qui a emprisonné des personnes sur la base de leurs publications sur les réseaux sociaux et qui rend, de fait, les protestations illégales. »

Au moment où les gens ont le plus besoin de s'exprimer haut et fort pour leur propre survie et leur bien-être, il semble qu’un censeur strict ayant un intérêt direct contrôle la conversation.

Nous verrons ce que les deux prochaines semaines nous réservent à Dubaï, mais pour ce qui est de l'avenir, l'ONU doit réellement changer la façon dont ces conférences sont planifiées. Elles devraient définir des critères pour les futurs hôtes de la COP afin de garantir que la société civile puisse s'exprimer sans crainte de représailles.

Tant que les libertés fondamentales ne seront pas reconnues et soutenues dans les pays hôtes, il est difficile d’imaginer comment ces conférences internationales vitales pourront donner lieu aux discussions ouvertes nécessaires pour apporter les changements dont l'humanité a besoin.

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