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A l’aimable attention de Mme Caroline Fourest,
Directrice de la Rédaction de Franc-Tireur

Chère Madame Fourest,

Nous avons été défavorablement surpris que Franc-Tireur n’ait pas contacté Human Rights Watch avant de publier un article sur notre organisation, en accompagnement de votre dossier critiquant les ONG internationales pour leurs positions sur les hostilités israélo-palestiniennes en cours. Si vous aviez sollicité notre point de vue, comme le veut l’usage journalistique, Franc-Tireur aurait probablement évité certaines des erreurs suivantes :

Contrairement à ce qu’affirme votre article, Human Rights Watch a, à de multiples reprises, dénoncé les crimes de guerre – y compris les prises d’otages – commis lors des attaques menées par le Hamas le 7 octobre. Nous avons mobilisé d’importantes ressources pour enquêter sur ces crimes et nous publierons nos conclusions détaillées dès que notre rapport sera prêt, tout comme nous continuerons à publier nos conclusions sur les crimes de guerre perpétrés par les autorités israéliennes.

Vous prétendez que « Human Rights Watch ignore ostensiblement des pays comme l’Iran », notamment concernant le traitement que ce pays réserve aux personnes LGBT. Une recherche rapide sur notre site Internet prouve pourtant le contraire.

Le fait que les combattants du Hamas opèrent dans des tunnels dans l'un des territoires les plus densément peuplés au monde ne dispense pas les forces israéliennes de l’obligation qui leur incombe, en vertu du droit international humanitaire, de prendre toutes les mesures possibles pour minimiser les dommages aux civils. Critiquer les autorités israéliennes pour avoir manqué à cette obligation, c'est veiller au respect du droit international et à la protection des civils, et non pas « protéger les terroristes » comme vous le prétendez.

Plus de 26 000 personnes ont été tuées à Gaza depuis le 7 octobre, dont des milliers d'enfants, et une grande partie de la population est désormais menacée de famine en raison du blocage délibéré par le gouvernement israélien de la nourriture, de l'eau et du carburant, ainsi que de son entrave à l'aide humanitaire. Les punitions collectives, la famine comme arme de guerre et le fait d'empêcher délibérément l'accès aux aides humanitaires vitales sont des crimes de guerre. Nous défendons notre travail, et sommes fiers de l'impact qu’il a eu sur la protection des populations civiles contre les gouvernements et les groupes armés qui ne respectent pas leurs obligations légales internationales.

Vous accusez Sari Bashi, directrice des programmes à Human Rights Watch, de « semer le doute » sur l’authenticité de vidéos qui montrent des prises d’otages israéliens. En réalité, notre collègue a condamné sans équivoque toute tentative de justifier le kidnapping de civils. Ce faisant, elle a noté – conformément aux usages éthiques du « fact-checking » – que les vidéos n’étaient « pas vérifiées » puisqu’au moment où elle publiait ce tweet, Human Rights Watch ne les avait pas encore authentifiées. Nous avons vérifié certaines de ces vidéos et publié nos conclusions une semaine plus tard.

Vous identifiez Sarah Leah Whitson comme notre « responsable Moyen Orient », alors qu’elle a quitté Human Rights Watch il y a cinq ans.

Vous alléguez que l’influence de nos donateurs nous a empêché d’enquêter sur les droits des personnes LGBT au Moyen-Orient. C’est faux aussi, il suffit d’une rapide recherche sur notre site web pour s’en rendre compte.

Vous prétendez enfin, à tort, qu’en ce qui concerne le financement de Human Rights Watch, « la transparence fait défaut ». Human Rights Watch ne sollicite ni n’accepte de dons d’aucun gouvernement, directement ou indirectement, ni d’aucune personne ou entreprise susceptible d’être ciblée dans nos rapports ou activités de plaidoyer. Nous publions régulièrement nos comptes et bilans financiers et sommes transparents quant à nos pratiques de collecte de fonds.

Bien sincèrement à vous,

Mei Fong
Directrice Générale de la Communication
(New York)

Ahmed Benchemsi
Porte-Parole, Directeur de la Communication pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord
(Paris)

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