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Myanmar/Bangladesh : Sombres perspectives d’avenir pour les Rohingyas

Ils sont toujours privés de justice et de liberté depuis le début des atrocités en 2017

Des réfugiés rohingyas rassemblés dans le camp de Kutupalong à Cox's Bazar, au Bangladesh, le 25 août 2019, commémoraient silencieusement le deuxième anniversaire du lancement de la campagne anti-Rohingya par l'armée du Myanmar, le 25 août 2017. © 2019 Rafiqur Rahman/Reuters

(Bangkok, le 21 août 2023) – Six ans après le lancement par l'armée du Myanmar d’une campagne d'atrocités massives dans l'État de Rakhine le 25 août 2017, un million de Rohingyas ayant trouvé refuge au Bangladesh ont toujours peu de chances de rentrer chez eux en toute sécurité, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Le Conseil de sécurité des Nations Unies n’a toujours pas agi pour tenir les généraux du Myanmar responsables de crimes contre l’humanité et d’actes de génocide contre les Rohingyas.

Plus de 730 000 Rohingyas qui ont fui vers le Bangladesh en 2017 y vivent actuellement dans de vastes camps surpeuplés ; ils y sont soumis aux restrictions croissantes imposées par les autorités bangladaises, et à une spirale de violence aux mains de groupes armés. Environ 600 000 Rohingyas se trouvent toujours au Myanmar, dans le cadre d’un système d’apartheid qui représente de facto une forme de détention collective par les autorités de la junte.

« Les Rohingyas des deux côtés de la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh sont piégés dans une sorte de purgatoire apatride, privés de leurs droits fondamentaux et de justice, et sans possibilité pour les réfugiés de rentrer chez eux », a déclaré Shayna Bauchner, chercheuse auprès de la division Asie à Human Rights Watch. « Au lieu d’aborder frontalement ces problèmes, l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU et la réduction des aides gouvernementales plongent les Rohingyas dans une situation encore plus désespérée. »

Le Plan de réponse conjoint de l’ONU de 2023 à la crise humanitaire des Rohingyas a recueilli moins d’un tiers des 876 millions de dollars prévus sous forme de contributions des pays donateurs. Ce déficit de financement a contraint le Programme alimentaire mondial (PAM) à réduire d'un tiers les rations alimentaires distribuées aux réfugiés rohingyas au Bangladesh depuis février ; la somme mensuelle allouée a été réduite de quatre dollars, passant de 12 dollars à seulement 8 dollars par mois. Ceci a aggravé la malnutrition, les maladies et le sentiment de désespoir parmi les réfugiés. Les Rohingyas et les travailleurs humanitaires signalent que les réductions des rations ont déjà des conséquences médicales et sociales.

Les pays donateurs, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne et l’Australie, devraient accroître leur financement et faire pression pour répondre aux besoins de la population réfugiée rohingya.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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