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La COP28 devrait viser l’élimination progressive des combustibles fossiles

Les gouvernements devraient défendre les droits humains pour garantir des résultats ambitieux

Plusieurs activistes dont l’Ougandaise Vanessa Nakate, à genoux vers le centre de la photo, tenaient des pancartes appelant à la fin de l’exploitation de combustibles fossiles lors de la conférence COP28 de l’ONU sur le climat à Dubaï, aux Émirats arabes unis, le 5 décembre 2023. © 2023 Rafiq Maqboo/AP Photo

Après une semaine de négociations sur le changement climatique à la COP28 à Dubaï, il n’y a toujours pas d’accord sur la question la plus importante à l’ordre du jour de cette année : la nécessité d’éliminer progressivement les combustibles fossiles, une mesure impérative dans le contexte des droits humains.

Avant la COP28, plus de 80 pays avaient soutenu l’appel à l’élimination progressive de tous les combustibles fossiles. Mais la version actuelle du texte Global Stocktake, le rapport officiel de la conférence sur l'état actuel de la science climatique et des réponses politiques, est longue et vague, avec une seule référence robuste à la nécessité d'une « élimination progressive [des] combustibles fossiles », proposée comme une option possible parmi trois.

Les gouvernements se sont depuis longtemps rangés du côté de l’industrie des combustibles fossiles, en grande partie responsable de la dégradation du climat mondial, malgré la nécessité urgente de faire face à la crise climatique et de protéger les droits humains. Les Émirats arabes unis (EAU), qui accueillent la COP28, en sont un excellent exemple.

Une récente enquête de la BBC a montré que même si les Émirats arabes unis ont formellement interdit le torchage, c'est-à-dire la combustion des gaz résiduaires lors des opérations de forage pétrolier et gazier, cette pratique se poursuit sur les sites offshore, contribuant à la pollution de l'air et aux émissions nocives de méthane, un gaz à effet de serre. Human Rights Watch a récemment documenté la pollution atmosphérique toxique provoquée par l’industrie des combustibles fossiles aux Émirats arabes unis, contribuant considérablement au fardeau des décès et des maladies évitables dans le pays.

Les combustibles fossiles sont le principal moteur de la crise climatique, et leur exploitation risque d’engendrer de graves atteintes aux droits humains. L’Agence internationale de l’énergie (IEA) estime qu’il ne peut y avoir de nouveaux projets d’exploitation de combustibles fossiles si les pays veulent atteindre les objectifs climatiques existants et éviter les pires conséquences pour les communautés en première ligne. Mais les gouvernements ont largement échoué à agir, ce qui aura des conséquences dévastatrices sur la planète et la santé humaine.

Partout dans le monde, le fréquent torchage (combustion des gaz en torchère) et l’évacuation des gaz présentent de graves risques pour la santé, allant du cancer à la santé respiratoire. La pollution de l’air causée par les raffineries de pétrole et les centrales à charbon entraîne des centaines de milliers de décès prématurés dans le monde. L’exploitation du charbon à ciel ouvert contamine l’eau potable de communautés entières.

Les gouvernements devraient protéger les personnes qui sont le plus immédiatement et directement touchées par les combustibles fossiles. Ils devraient tenir compte du consensus scientifique, et ne pas lancer de nouveaux projets pétroliers, gaziers ou charbonniers.

Au cours de la semaine prochaine, les gouvernements présents à la COP28 auront l’opportunité de défendre les droits humains et de s’engager enfin en faveur d’une élimination progressive équitable, complète et financièrement viable de tous les combustibles fossiles.

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